Ce mardi après-midi, le tribunal de commerce de Bordeaux a décidé d'examiner le dossier de reprise des Girondins déposé lundi par Oliver Kahn. Désormais, la chambre du Conseil réunissant juges et parties prenantes de la procédure en cours doit se pencher plus en détail sur les propositions de l'ancien gardien international allemand (55 ans, 86 sélections) et de ses partenaires et de les entendre.
Le but ? Déterminer quel plan de continuation présenté par Gérard Lopez, l'actuel président propriétaire du club ou celui de cession d'Oliver Kahn est le mieux-disant. Le tout en se basant sur trois critères : le maintien de l'emploi, la viabilité des deux plans en concurrence pour maintenir l'activité du FCGB et, enfin, l'intérêt des créanciers.
Un tel examen nécessite le renvoi de la décision à une prochaine audience qui ne peut avoir lieu avant 15 jours, soit le vendredi 13 juin. Autre élément à prendre en compte dans le calendrier qui attend les Girondins, le vote des créanciers qui ont jusqu'au jeudi 12 juin, 23 h 59 pour se prononcer sur le plan de continuation. Cela repousserait donc la décision du tribunal de commerce aux alentours du vendredi 20 juin, quatre jours seulement avant l'audition des Marine et Blanc devant la DNCG. À moins que le gendarme financier du football français n'accorde un délai.
Le montant de l'offre de Kahn s'élève à 15 millions d'euros
Se trouvent donc aujourd'hui en concurrence deux projets : d'une part, le plan de continuation de Gérard Lopez ; d'autre part, le plan de cession d'Oliver Kahn et ses partenaires. Les grandes lignes du plan de continuation sont connues. Gérard Lopez et ses conseillers ont ramené le passif réel avant renégociation de 63,9 millions d'euros à 26 millions d'euros. Un montant payable en dix ans maximum avec des annuités progressives, de 5 % à 13 %.
Avec comme point stratégique, le paiement de 4,5 millions d'euros sur les 10,1 dus à Fortress, le fonds d'investissement américain, créancier privilégié du club. Le seul qui en refusant le plan de continuation obligerait le tribunal de commerce à se diriger vers un plan de cession ou une liquidation judiciaire en l'absence de projet viable. Un point sur lequel les avocats du club et les juges ne sont pas d'accord.
Et c'est bien ce point que sembleraient avoir « ciblé » Oliver Kahn et ses partenaires. En formulant une offre plus avantageuse à Fortress, ils pourraient séduire les financiers américains et conduire à leur refus du plan de continuation. Et donc amener le tribunal de commerce à se tourner vers le plan de cession de l'ancien président du Bayern (2021-2023). Dans le dossier déposé lundi, le montant de l'offre s'élève à 15 millions d'euros. Un montant qui va servir à payer les créanciers dans l'ordre prévu par le législateur jusqu'à épuisement total de la somme apportée.
Un point important : l'existence de clauses suspensives
Comme l'a révélé Sud Ouest, cela revient dans le cas des Girondins de Bordeaux, à payer successivement les frais de justice, les assurances de garantie des salaires (AGS) avant la procédure de redressement judiciaire lancée le 30 juillet 2024 (1,7 million d'euros), Fortress (10,1), les AGS du plan social (à compter du 30 juillet 2024), TVA et impôts. Ainsi, la Métropole (loyer du Matmut), les 250 créanciers non prioritaires et Gérard Lopez ne toucheraient rien.
Autre point important à souligner dans le dossier Kahn, l'existence de clauses suspensives. Elles sont au nombre de six : l'assurance de la FFF de rester en National 2, l'assurance de pouvoir bénéficier du Matmut Atlantique, l'accès à la data room, la réalisation d'un audit financier et d'un audit juridique et, enfin, que les actionnaires accompagnant Oliver Kahn apportent les fonds « pour la remise d'une offre confirmatoire et définitive ». Kahn doit maintenant finaliser son offre car les clauses suspensives de son dossier ne pourront y figurer pour concurrencer le plan de Gérard Lopez.