« J'avais sept ans quand j'ai tourné ma première vidéo. C'était pendant le Covid. À la maison, je passais mon temps à taper dans une petite balle et mon papa a eu l'idée de me filmer dans le jardin pendant un exercice de tirs. On m'y voit marquer un but fantastique ! Au début, ça me saoulait un peu de faire ces vidéos. Mais rapidement, on a fêté nos 100 000 abonnés, j'ai capté que ça marchait à fond et ça m'a plu. À ce moment-là, on a décidé de pousser le projet plus loin. On en est aujourd'hui à plusieurs centaines de milliers de followers (961 000 abonnés sur Instagram et 1,22 million sur YouTube).
Mon père s'occupe de filmer, monter et gérer le compte. Parfois, ma mère aide aussi en donnant une idée ou en suggérant un environnement pour le tournage. Et surtout, elle me donne des conseils, me soutient à 100 % dans mes projets et est fière de qui je suis. Je l'aime tellement. Moi, mon rôle dans tout ça, c'est de trouver les idées de vidéos et les tourner.
Maintenant, j'adore me mettre en scène, surtout sur YouTube. On y fait même des partenariats avec des marques (la dernière vidéo publiée de Valeri Kostov vante une marque de casque de réalité virtuelle. Boris, le père de l'adolescent, n'a pas souhaité s'exprimer sur les partenariats rémunérés de son fils mais indique que l'argent obtenu grâce à ceux-ci "est gardé pour Valeri" ou "investi dans son développement").
Il m'a fallu du temps avant d'être à l'aise devant les caméras. Les premières fois, c'était bizarre : avoir une caméra pointée sur mon visage, qui peut me voir, poster des trucs sur moi... Je m'y suis habitué avec le temps. J'arrive même, maintenant, à faire mes dribbles en public, devant des endroits stylés comme la Tour Eiffel ou le Tower Bridge, à Londres.

Je publie entre quinze et vingt vidéos par mois, que je tourne la plupart du temps dans mon jardin, pendant mes séances d'entraînement complémentaires. Ça représente environ trois heures par semaine, mais ça dépend beaucoup de la météo. On vit en Angleterre, le temps n'est pas vraiment facile... Forcément, mes contenus me prennent un peu de temps, mais ils ne m'empêchent pas d'être l'un des meilleurs élèves de ma classe de Septième (son père, assis à ses côtés durant l'interview, acquiesce. La Septième est l'équivalent en Angleterre de la classe de Cinquième en France).
« Les dribbles, c'est ce que je préfère. C'est grave important »
Valeri Kostov
En vrai, j'aime tellement jouer au foot que je pourrais passer mes journées à tourner. Depuis que je sais marcher, je tape dans le ballon. À la maison, au parc, partout... C'est d'ailleurs un jour où je jouais avec mon père pendant l'entraînement de mon grand frère, à l'âge de quatre ans, que des coachs m'ont remarqué.
En grandissant, regarder des compilations foot sur YouTube a décuplé ma passion. J'allais dans le jardin pour tenter d'imiter ce que j'y voyais, m'entraîner à tirer, faire des gestes techniques... Les dribbles, c'est ce que je préfère. C'est grave important, surtout à mon poste, ailier ou milieu ! Mais attention, je sais bien que ça ne suffit pas, il faut aussi savoir quand et comment lâcher le ballon. Mon truc, c'est de rentrer dans la surface de réparation depuis le côté gauche et tirer ! En ce moment, je m'entraîne dans une académie en Angleterre (au sein du Ryan FC, au nord-est de Londres). C'est là que j'habite depuis qu'on est arrivés de Bulgarie, quand j'avais huit mois (le père de Valeri est cadre dans le BTP, sa mère est comptable).
« En match, j'entends dire des trucs du genre : "T'es nul au foot", "Je vais t'écraser", "Tu n'es rien"... A chaque fois, le défenseur veut prouver qu'il a le dessus
Valeri Kostov
En match, beaucoup d'adversaires, qui m'ont vu sur les réseaux, viennent me clasher pour me déstabiliser. J'entends des trucs du genre : "T'es nul au foot", "Je vais t'écraser", "Tu n'es rien"... À chaque fois, face à moi, le défenseur veut prouver qu'il a le dessus, comme s'il jouait le match de sa vie. J'essaye de transformer cette négativité en positivité et d'en faire profiter mon jeu. Ça me rend encore plus fort mentalement, ça m'aide à devenir qui je suis.
Je compte bientôt intégrer un club professionnel pour préparer au mieux mon avenir. En attendant, je m'entraîne tous les jours. C'est le minimum quand on veut être footballeur. C'est pour ça que je me bats, c'est le but de ma vie. Je veux devenir célèbre, encore plus qu'aujourd'hui. Quand je serai grand, j'aimerais jouer en Premier League ou en Liga, mes deux Championnats préférés. Mon club favori, c'est le Real Madrid. Cristiano Ronaldo, c'est le meilleur joueur du monde. Après lui, c'est Kylian Mbappé. Son triplé en finale de la Coupe du monde 2022... C'était ouf ! C'est mon rêve ultime de faire comme eux.

Le succès de mes réseaux ne m'a pas encore permis de rencontrer mes idoles mais ça viendra, j'en suis sûr ! Mine de rien, avoir autant d'abonnés m'a apporté de la confiance. Un coup de pouce. Mais je ne veux pas trop en faire, je reste humble. Même si dans mon esprit, je sais que je suis le meilleur !
Quand je me promène dans la rue, des jeunes de tout âge m'interpellent par mon nom et sont hyper contents de me voir. Il y en a même qui me disent que je les inspire ! En vrai, ça me fait trop kiffer de comprendre que j'ai apporté quelque chose à la vie d'un autre. J'adore qu'on me reconnaisse, je ne refuse jamais une photo. Même si je suis jeune, c'est magique de vivre tout ça. Je me sens honoré. Honnêtement, mes réseaux sociaux n'ont apporté que du positif à ma vie. »