Pour la première fois depuis le rachat par QSI en 2011, les décideurs parisiens ont pris leurs responsabilités, mardi, pour faire respecter ce qu'ils souhaitent ériger en institution, sans succès, depuis plusieurs années.
L'annonce de la suspension de deux semaines d'entraînement, de match et de salaire de Lionel Messi, à la suite de son voyage non autorisé en Arabie saoudite alors qu'il était attendu à l'entraînement lundi matin, a marqué, pour beaucoup d'observateurs, un tournant dans l'histoire récente du Paris-Saint-Germain. Parce que la sanction concerne l'un des plus grands joueurs de l'histoire, récemment sacré champion du monde. « Il ne peut pas manquer autant de respect à son club malgré tout », disait-on au PSG ces dernières quarante-huit heures. Pour les dirigeants parisiens, le tournant est plutôt arrivé la saison dernière quand Nasser al-Khelaïfi a annoncé la fin du « bling-bling » autour de la prolongation de Kylian Mbappé : « Le rêve est une chose, la réalité en est une autre, avait-il annoncé dans les colonnes du Parisien. Peut-être devrait-on d'ailleurs changer notre slogan... Dream Bigger, c'est bien, mais aujourd'hui, nous devons surtout être réalistes, on ne veut plus du flashy, du bling-bling, c'est la fin des paillettes. »
C'est Campos qui a appelé Messi pour lui annoncer la nouvelle
La sanction semble d'autant plus marquante que le PSG avait souvent donné l'impression ces dernières années de plutôt couvrir les éventuels écarts de ses stars et ne les avait jamais sanctionnées de cette manière. De plus, Messi ne semblait pas jusqu'à présent s'être distingué dans ce domaine. Cette décision forte, prise par Al-Khelaïfi après concertation avec l'actionnariat du club, s'inscrit dans un contexte où le PSG semble vouloir asseoir son autorité vis-à-vis de ses joueurs. « C'est la suite logique de ce que le club a mis en place depuis plusieurs mois, explique-t-on. Cela a pris du temps et la saison n'est pas celle espérée. Mais c'est la direction choisie. »
C'est le sens des discours, en privé, du président et de Luis Campos, le conseiller football, qui a préféré laisser la main à ses dirigeants dans cette affaire. Il est tout de même celui qui a appelé Messi pour lui annoncer la sanction. En début de saison, le Portugais sous-entendait qu'il ne laisserait passer aucun écart de conduite. Mais il a souvent eu le sentiment de ne pas voir un club pleinement aligné. Pour la première fois depuis plusieurs années, cela a été le cas autour de la sanction de Messi.
Les cadres du vestiaire ont, dans l'ensemble, compris la décision
Cette orientation collective a beaucoup fait parler hier matin pour le retour des joueurs au Camp des Loges, sans Messi. Les cadres du vestiaire ont, dans l'ensemble, compris la décision du club. Certains s'interrogeaient tout de même sur la capacité des décideurs à reproduire ce schéma dans le futur. C'est sûrement là où Paris sera le plus attendu. Les dirigeants devront encore prouver que le discours sera toujours suivi d'actes, pour que cela devienne une évidence. Certains doutent, eux assurent qu'ils y arriveront, quel que soit le joueur ou la faute commise. On se souviendra alors de ce mardi 2 mai.