On ne sait pas si Jonathan David, dont le surnom « Iceman » pourrait refroidir l'euphorie, versera une larme au moment où l'émotion l'envahira. Par exemple, quand le LOSC lui rendra hommage après la rencontre face à Reims et que les supporters mesureront le vide qu'il va laisser. L'international canadien (25 ans) a marqué le club nordiste avec lequel il a grandi sportivement et humainement. Et qui le considérera sûrement toujours comme le meilleur avant-centre de son histoire. Les chiffres peuvent en attester. Ce sera son 232e match avec Lille, avec un temps de jeu moyen de 76 minutes par rencontre. Depuis son arrivée en 2020 en provenance de La Gantoise (BEL), il n'a raté que sept rencontres avec son club. Une pour suspension et une autre en raison du Covid.
Le Canadien va disputer sa 56e rencontre cette saison, club et sélection confondus. C'est cinq de plus que son propre club, qui a disputé quatorze matches de Ligue des champions. Et il n'a bénéficié que de trois semaines de congés l'été dernier. Une seule avant la Copa America. Puis deux avant son retour au Domaine de Luchin pour épauler plus rapidement son équipe qui se préparait pour un tour préliminaire de C1 à Istanbul face à Fenerbahçe, le 6 août (2-1).
C'est dire si David a de la ressource, lui qui n'est quasiment jamais blessé, avale les vols transatlantiques pour honorer sa sélection canadienne (sept matches et quatre buts avec cette saison) comme les kilomètres sur une pelouse. Son travail complémentaire avec son préparateur physique personnel depuis un an et demi a porté ses fruits, augmenté sa constance. « C'est un garçon qui a encore une fois été décisif, expliquait vendredi Bruno Genesio. Il marque (25 buts cette saison avec le LOSC), il fait des passes décisives (12). Nous sommes l'équipe de L1 qui récupère le plus haut le ballon dans le camp adverse. Ça part de Jona. Il a déclenché le plus de pressing dans les cinq grands championnats européens. Cela concerne 1172 actions. »
En discussions avec la Juve, Naples, Tottenham et Aston Villa
Le champion de France 2021, qui termine la saison un peu rincé, n'avait pas prévu d'aller au bout de son contrat. La conjoncture et les prix réclamés par le LOSC lui ont fermé des portes. Comme au terme de sa troisième saison lorsque les Dogues souhaitaient récupérer 55 à 60 M€. Puis 25 l'été dernier. Les grands clubs n'ont pas franchi le pas. L'intéressé a donc pris le risque d'une cinquième et dernière saison. Il va maintenant le faire fructifier financièrement.
Les négociations se poursuivent avec la Juventus, Naples, Tottenham et Aston Villa. Un club exotique lui propose également un pont d'or. « Quand vous marquez plus de 15 buts minimum chaque saison (109 avec Lille en tout, 3e meilleur buteur de tous les temps avec le LOSC), ce n'est pas le fruit du hasard, poursuivait son entraîneur. Jona a montré qu'il était capable de supporter la pression, d'être fiable et régulier. Il a le potentiel et la qualité pour aller chercher un palier supplémentaire. Il dispose aussi de cette mentalité collective. »
David n'est pas une star. C'est un pro discret, efficace, qui s'est fondu dans la mentalité du Nord. Il a faim de titres. Même s'il lui faut disputer la Gold cup cet été (14 juin-6 juillet), de Toronto à Vancouver en passant par Houston, matches amicaux canadiens compris. « Bien sûr, je vais retenir ses buts, rigolait vendredi Bafodé Diakité, de retour de suspension. Je l'ai côtoyé pendant trois saisons très riches. C'est un attaquant que toutes les équipes aimeraient avoir. Offensivement et défensivement, il est toujours présent. Il a rendu heureux tout le peuple lillois. C'est une bonne personne, assez libérée, qui se lâche dans le vestiaire quand on vient le titiller. »
- Il fait match nul, Nice perd et Strasbourg ne gagne pas.
- Il perd, Nice perd en étant au moins rejoint à la différence de buts, Strasbourg perd sans passer devant à la différence de buts, Lyon ne gagne pas.