Puisque l'ombre de Kylian Mbappé ne plane plus sur le PSG depuis de longs mois, du moins quand il ne s'agit pas de l'argent que le joueur réclame à son ancien club, la question consisterait plutôt à savoir, à quelques heures de la finale de la Ligue des champions, dans quelle mesure l'ombre de ce match plane, un peu, sur la fin du printemps du capitaine de l'équipe de France.
A priori, on ne saura rien de ses regrets éventuels, ni de ses félicitations possibles, avant sa prochaine prise de parole avec les Bleus, la semaine prochaine, dans le cadre de la Ligue des nations. Comment vivre, le cas échéant, la victoire du club que l'on vient de quitter, après sept saisons et une quête inachevée ?
Entracte avant la Ligue des nations
Il n'y est pas encore confronté, et a vécu comme un demi-vacancier l'entracte, dans la saison du Real, entre la fin de la Liga et le début de la Coupe du monde des clubs, qui lui a permis de passer un peu de temps avec ses amis parisiens, et notamment Achraf Hakimi, qu'il a retrouvé dans la capitale il y a quelques jours. Qu'il s'agisse d'Hakimi et d'Ousmane Dembélé, au PSG, ou de Marcus Thuram, à l'Inter, certains de ses amis remporteront, samedi soir, l'épreuve qu'il espérait conquérir en rejoignant le Real, l'été dernier.
Il ne verra pas la finale, ce samedi soir, à Clairefontaine, en compagnie de la quinzaine de Bleus qui ont été autorisés par leur club à rejoindre l'équipe de France dès ce vendredi. Le Real s'en est tenu aux dates FIFA pour libérer ses internationaux, et Didier Deschamps est bien obligé de choisir ses combats : Mbappé sera à Clairefontaine ce lundi. Depuis la fin de la Liga, on l'a vu à Monaco pour la Formule 1, à Barcelone pour le tournage d'un spot pour un jeu vidéo en compagnie de Lewis Hamilton et à Paris avec ses amis. Il ne peut pas ignorer ce débat : est-ce que l'éventuelle victoire du PSG serait également sa défaite ?
Un Ballon d'Or encore accessible ?
Autour de lui, on souligne que les deux parties peuvent encore gagner, et que l'ancien capitaine parisien n'a pas encore perdu. Il a tout de même laissé une trace individuelle, dans une saison collective difficile, avec un Soulier d'or européen qui récompense ses 31 buts en Liga (43 buts, toutes compétitions confondues) et qui, aux yeux de son club et des médias espagnols, le maintient dans la course au Ballon d'Or, même sans finale de C1.
Ce lobby, qui vise aussi à dévaluer la finale, afin que l'absence du tenant soit un peu moins visible, s'appuie à la fois sur le poids politique considérable du Real, en la matière, et sur l'éventualité qu'une issue heureuse de la Coupe du monde des clubs renforce la candidature du buteur français. Mais cela s'appelle, sans doute, partir de très loin.