« Cette préparation va encore être tronquée. Regrettez-vous de ne pas pouvoir aborder le Final Four avec une vraie semaine d'entraînement ?
Ça ne date pas d'aujourd'hui. De toute façon, les années impaires ont toujours été compliquées pour différentes raisons, les arrêts de Championnat pas à la même date, les joueurs concernés par les finales de Coupes d'Europe... Ce qui fait foi, c'est la date FIFA, et c'est le 2 juin (pour la fenêtre internationale). On a fait en sorte d'anticiper que les quinze joueurs prévus ce (vendredi) midi soient là. Malo (Gusto) arrivera samedi midi après avoir joué la finale (de Ligue Conférence, qu'il a remportée avec Chelsea), Kylian (Mbappé) et Aurélien (Tchouaméni) lundi midi, et les sept concernés par la finale de Ligue des champions lundi soir.
C'est mieux d'avoir des joueurs qui disputent la finale de la Ligue des champions, mais ça laisse peu de temps, c'est de plus en plus réduit car ce sont les clubs qui décident. S'adapter, c'est le maître-mot. Il y aura peu de temps, et encore, nous, on joue jeudi, d'autres mercredi. En matière de séances, on ne peut pas parler de véritable prépa. À l'entraînement de mardi, on sera à J-2, on n'a pas beaucoup de temps mais c'est valable aussi pour nos adversaires.
Que vous inspire l'absence ce vendredi d'Aurélien Tchouaméni et de Kylian Mbappé, les deux joueurs du Real Madrid. Y a-t-il de la résignation ?
C'est un peu ça, les clubs sont dans leur droit. Il y avait la volonté des joueurs de venir dès ce vendredi. Mais leur employeur, c'est le Real Madrid, et le règlement est comme ça : la date FIFA est le 2 juin. La fenêtre est là, je ne vais pas mettre les joueurs en difficulté par rapport à leur club, même si je vous répète que la volonté de Kylian et d'Aurélien était d'arriver en même temps que le groupe. C'est comme ça.
Qu'avez-vous prévu pour regarder la finale de la Ligue des champions et allez-vous envoyer des messages aux joueurs concernés ?
Non, je n'ai pas de message à envoyer. Quand ils sont dans leur club, ils ont un entraîneur qui s'occupe d'eux, je les laisse tranquilles et je ne m'immisce pas dans la vie des clubs. Après, il n'y a rien de prévu, si des joueurs veulent regarder la finale ensemble, ils la regarderont ensemble. S'ils veulent la regarder seul, à deux, à trois, dans leur chambre ou dans le salon... Tout le monde la regardera, mais il n'y a aucune obligation.
Comment allez-vous gérer le retour des finalistes, qui seront forcément impactés, quelle que soit l'issue du match ?
Ils auront joué samedi, notre match est jeudi, il n'y a pas de règle. Psychologiquement, gagner, c'est toujours plus positif mais il faut se remettre en peu de temps. Ça m'est arrivé plusieurs fois à titre personnel, avoir connu les deux, gagner ou perdre et avoir un tournoi qui arrive en sélection. Il faut être capable de basculer. Ils sont focalisés dessus aujourd'hui, et j'ai des joueurs des deux côtés.
Il y en a qui auront le sourire et d'autres un peu moins. Il y aura les deux jours que je leur laisse, et même si c'est peu, ils devront switcher mardi et basculer sur ce qui nous attend, pas n'importe quel match car c'est l'Espagne. Il faut surtout que tout se passe bien, qu'il n'y ait pas de problème de blessure car on est déjà pas mal touchés, avec Jules (Koundé), Dayot (Upamecano), William (Saliba), qui enchaînent les matches depuis plusieurs années. On n'est pas à l'abri.
« Il avait la capacité de faire tout ce qu'on attendait de lui, et la différence, c'est l'efficacité »
Didier Deschamps, au sujet d'Ousmane Dembélé.
Trouvez-vous que la saison marseillaise d'Adrien Rabiot lui a donné une autre dimension ?
Sincèrement, je ne pense pas. On peut dire ça car il est en France et qu'on le voit un peu plus. Mais il avait déjà été très performant, il est régulier depuis plusieurs saisons. En L1, il est un peu plus leader, c'est un international et on attend beaucoup plus de lui. Il est comme il est, avec son niveau d'international et donc la capacité de faire des choses qui font la différence avec l'OM.

Il a changé au moins trois fois de position. Il était moins à l'aise relayeur faux pied à droite, puis un peu plus haut côté gauche et il a fini en position axiale, sous l'attaquant. Il sait faire beaucoup de choses, il a une grande liberté et c'est ce qu'il aime, il a moins le rôle de contrôle qu'il avait avant. À part au tout début, il a eu une position plus offensive, ce qui l'a amené à marquer. Il a pu le faire plus ponctuellement avec nous, même si ça remonte un peu. Mais dans ce registre, sous l'attaquant, j'ai d'autres joueurs qui sont performants.
Êtes-vous surpris par la saison de Dembélé ?
Je ne suis pas surpris. Il avait la capacité de faire tout ce qu'on attendait de lui, et la différence, c'est l'efficacité. Forcément, toutes les qualités qu'il avait déjà avant prennent beaucoup plus de valeur car il est extrêmement efficace.
En quoi ce match de Ligue des nations est-il différent de la demi-finale de l'Euro, l'année dernière, déjà en Allemagne et déjà contre l'Espagne (1-2) ?
Ce n'est pas une demi-finale d'Euro, il y a des absents chez nous, chez eux aussi, mais le profil reste plus ou moins le même en face, par rapport à la capacité de cette équipe à avoir une très bonne maîtrise, avec des joueurs offensifs sur le côté capables de faire beaucoup de différences. C'est ce qui fait que cette équipe est certainement la meilleure européenne, voire mondiale.

Même si les Espagnols avaient eu la supériorité dans la possession de balle contre nous, on n'était pas si loin que ça. Je ne remets pas en cause leur victoire mais on n'était pas si loin. Là, c'est une autre confrontation, je ne sais pas si le rapport de force sera le même mais je sais à quoi m'attendre. Le style et le profil de leur équipe restent assez fixes. J'ai une équipe assez jeune et on va tout faire pour atteindre la grande finale en sachant qu'en face, il y a beaucoup de qualité. »