Quand on en vient à compter le nombre de chewing-gums mâchouillés par un entraîneur, c'est mauvais signe. L'homme de terrain de TV Globo était plus concentré sur le visage de Carlo Ancelotti que sur la pelouse, où les occasions franches (2) ont été moins nombreuses que les confiseries recrachées (8) par l'Italien.
À Guayaquil, face à l'Équateur de Willian Pacho (0-0), le Brésil n'a pas décollé après la signature du quintuple vainqueur de la Ligue des champions. Avec seulement trois entraînements collectifs, le nouveau sélectionneur n'allait pas faire de miracle, mais les supporters espéraient autre chose. « C'était d'une pauvreté tactique et technique affligeante, résumait André Lonffredo, sur SporTV News. C'est le plus qualifié, je ne discute pas ça, mais comment peut-il être satisfait de ce qu'il a vu ? »
Si l'ex-entraîneur du Real était « content du résultat » et qu'il a vu son équipe « supérieure », il a reconnu des lacunes dans le « dernier tiers ». Devant, la Seleçao est restée inoffensive malgré la présence d'un Vinicius volontaire mais toujours brouillon. Remplaçant de Raphinha, suspendu, Estevao a fait son âge : 18 ans.
En pointe, Richarlison s'est défendu en soulignant qu'il avait « bien travaillé », mais ce n'est pas tout ce qu'on attend d'un numéro 9. Quant au milieu, le retour de Casemiro n'a pas libéré Bruno Guimaraes et Gerson. « On a déjà vu de bonnes choses, comme le changement d'ambiance », estime le Mancunien, qui croit avoir vu un Vinicius plus audacieux, « le même qu'au Real ». Le deuxième du dernier Ballon d'Or a pourtant perdu 16 ballons et n'a tiré qu'une seule fois au but.
Alexsandro recommandé par Létang
Finalement, la seule bonne nouvelle pour Ancelotti et son staff est d'avoir déniché une défense. Vendredi, le Brésil a réalisé son quatrième clean-sheet des qualifications. Surfant sur sa victoire en C1, Marquinhos a été solide et a assumé son brassard. Il s'est comporté en patron, bien aidé par le Lillois Alexsandro, 25 ans, révélation du moment. Au Brésil, personne ne le connaissait. Mais Ancelotti l'avait vu museler l'attaque du Real avec le LOSC un soir d'octobre en Ligue des champions (1-0).
Et son ami Olivier Létang lui avait confirmé tout le bien qu'il pensait de ce joueur ambidextre doté d'une force de caractère exceptionnelle. Il en fallait pour surmonter une enfance précaire durant laquelle il faisait le tri des ordures dans une décharge géante. « J'ai douté, pleuré et pensé que ça n'allait jamais marcher. Mais à chaque que je revenais à la maison et que je voyais nos conditions, ça me poussait à me battre », nous a confié le Lillois depuis son salon de Duque de Caxias, le jour de sa convocation.
Dix jours plus tard, il était donc titulaire en Équateur et a obtenu la meilleure note du match (8/10 en moyenne). « Des débuts dignes d'un géant qui est là pour longtemps », s'enthousiasmait GloboEsporte. De quoi occulter le « match timide et confus de la Seleçao », selon ESPN, qui devra montrer un autre visage, mardi face au Paraguay, pour valider sa participation à la Coupe du monde 2026 et séduire des supporters toujours grognons.