Le service de presse de la fédération brésilienne n'a pas chômé ces derniers jours. Tous les faits et gestes de leur prestigieux sélectionneur ont été relayés par les médias du pays, tombés sous le charme de l'Italien de 65 ans. Depuis son arrivée au Brésil, on a vu Carlo Ancelotti enlacer Vinicius Jr au Maracana, prendre la pose devant la statue du Christ rédempteur, grignoter des biscuits « Globo » au stade Nilton-Santos ou arpenter les pelouses de Granja Comary, le Clairefontaine brésilien...
En attendant son premier test, à Guayaquil, contre l'Équateur, deuxième des éliminatoires, dans la nuit de jeudi à vendredi (1 heure en France, à suivre sur L'Équipe live foot), les observateurs ont été séduits par la première liste de l'ancien coach du Real Madrid. « J'aime bien cet équilibre entre jeunes (Estevao) et joueurs d'expérience (Casemiro), avoue Thiago Silva, l'ex-Parisien (40 ans) toujours sur les terrains à Fluminense. Dans ces moments compliqués, on a besoin des anciens. C'est comme ça qu'on va redevenir protagonistes. » Même l'absence de Neymar, pourtant de retour de blessure, n'a pas provoqué de polémique. « Le plus important est d'appeler les meilleurs du moment, souligne Rivaldo. Carlo et son staff ont été intelligents. Ils ont voulu le protéger et vont attendre qu'il soit à 100 % pour le rappeler en vue du Mondial. »
Pour son premier rendez-vous en terre inconnue, Ancelotti devra faire sans Raphinha, suspendu. Pour le remplacer, il devrait lancer Estevao, le jeune attaquant de Palmeiras (18 ans), qui va bientôt filer à Chelsea. Avec Vinicius Jr, dont Ancelotti a promis « la meilleure version », les deux ailiers vont épauler un revenant : Richarlison (28 ans). Après une longue dépression post-Coupe du monde 2022, le « pigeon » (59 matches avec Ancelotti à Everton, 2019-2021), espère redécoller avec celui qui le décrivait comme « l'un des meilleurs attaquants d'Europe ».
Marquinhos pourrait hériter du brassard de capitaine
Pour alimenter ce trio hétéroclite, il va relancer Casemiro (33 ans), son shérif, entouré par Bruno Guimaraes (Newcastle) et l'ancien Marseillais Gerson, excellent avec Flamengo. La défense, le point faible (16 buts encaissés en 14 matches dans ces éliminatoires pour la Coupe du monde 2026), sera estampillée L1. Marquinhos, qui peut prétendre au brassard, sera épaulé par le Lillois Alexsandro. Sur les côtés, l'offensif Vanderson (Monaco) sera préféré à Wesley (Flamengo) à droite, et Alex Sandro (34 ans, Flamengo) apportera son expérience à gauche.
« On ne voit pas assez l'empreinte d'Ancelotti, regrette néanmoins Paulo Cesar Vasconcellos, consultant sur SporTV. J'aurais voulu voir Alan Patrick (Internacional Porto Alegre) ou Matheus Pereira (Cruzeiro), deux créatifs. Ancelotti aurait dû les essayer. » Mais l'Italien est du genre pragmatique. Ce qui semble convenir à Marquinhos, présent mardi en conférence de presse. « C'est comme ça que fait Luis Enrique au PSG. Il met les bonnes pièces au bon endroit. Carlo va faire la même chose ici (...) À un an de la Coupe du monde, l'énergie peut très vite changer, comme au PSG. Avec Carlo, on reprend espoir. »
C'est aussi le cas des supporters. Après avoir longtemps boudé, ils sont prêts à se reconnecter avec leur Seleçao. Le « movimento verde amarelo », une association de supporters, lui avait réservé un comité d'accueil chaleureux à Rio. Et en l'espace de deux heures, les 50 000 tickets ont trouvé preneur pour le match contre le Paraguay, mardi à Sao Paulo. Une rencontre qui sera suivie par 600 journalistes, un record dans ces éliminatoires et une autre preuve que « l'effet Carlo » se fait déjà sentir.