Presque un an après l'ébouriffante cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 le 26 juillet, son directeur artistique Thomas Jolly ainsi que le directeur de la création de Paris 2024 Thierry Reboul planchaient sur un spectacle le 14 juillet à Rouen, la ville natale du metteur en scène. Le duo aux manettes des quatre cérémonies des Jeux travaillait depuis décembre à la réalisation de ce nouveau spectacle répondant au nom de code 14-7, destiné à promouvoir les valeurs de la République et à se tenir dans une ville différente chaque année.
La révélation de son coût dans la presse et par les élus de l'opposition, 11 M€ dont 6 M€ provenant de fonds privés et le reste assuré par la ville de Rouen et la métropole, a provoqué des remous et fait tomber le projet à l'eau. Le projet « n'aboutira pas » a confirmé mardi, à l'AFP, Jolly. « La part d'argent privé nécessaire à la tenue du projet n'est pas atteinte. Par conséquent, la part d'argent public envisagée pour ce projet n'est pas sollicitée », ajoutent les maîtres de cérémonie dans un communiqué.
Jolly et Reboul fustigent le rôle d'une « partie de la presse, ainsi que certains élus politiques »
Jolly et Reboul estiment « regrettable (...) qu'une partie de la presse, ainsi que certains élus politiques, [aient] choisi de divulguer et de commenter ce projet avant même que sa faisabilité ne soit assurée ». Ils ont « oeuvré au discrédit du financement public de la culture, à la dissension et défiance populaire, plutôt qu'à son unité, et ont ravivé, à l'égard de Thomas Jolly, un discours de haine, bien loin de toute considération budgétaire ».
Dans leur communiqué, ils soulignent que « l'investissement public dans la culture ne saurait être un tabou. Ce projet aurait permis de mobiliser plusieurs centaines de professionnels du spectacle vivant locaux (artistes de toutes les disciplines, associations culturelles, équipes techniques, événementielles, audiovisuelles) et de faire rayonner les talents et le patrimoine normands à travers une diffusion télévisée potentielle de 10 millions de spectateurs en France, ainsi qu'une diffusion à l'étranger. Le tout au moyen d'un événement populaire, gratuit et fédérateur, pour une jauge de spectateurs équivalente au Stade de France », soit près de 80 000 personnes.
Le maire socialiste de la ville, Nicolas Mayer-Rossignol, a lui aussi regretté l'annulation d'un événement qui « aurait permis de faire travailler des centaines d'artistes locaux, intermittents du spectacle, compagnies, établissements culturels, de mobiliser des milliers de bénévoles » mais aussi « de faire rayonner notre territoire avec une mise en lumière exceptionnelle de nos artistes et acteurs locaux, de nos talents, de notre monde associatif et économique, de notre patrimoine ».