« Mon rêve n'est pas d'atteindre la demi-finale... » : le tourbillon Boisson ne fait que commencer
Encore déroutante mercredi face à Mirra Andreeva, la 361e mondiale de 22 ans ne nourrit aucun complexe et fonce jeudi après-midi vers la numéro 2 mondiale, l'Américaine Coco Gauff, pour jouer une place en finale de Roland-Garros. Une folie pour tout le monde, sauf pour elle.
Loïs Boisson étendue sur la terre battue du court Philippe-Chatrier après son dernier point victorieux. (P. Lahalle/L'Équipe)
Loïs Boisson étendue sur la terre battue du court Philippe-Chatrier après son dernier point victorieux. (P. Lahalle/L'Équipe)
Loïs Boisson étendue sur la terre battue du court Philippe-Chatrier après son dernier point victorieux. (P. Lahalle/L'Équipe)

« Mon rêve n'est pas d'atteindre la demi-finale... » : le tourbillon Boisson ne fait que commencer

Encore déroutante mercredi face à Mirra Andreeva, la 361e mondiale de 22 ans ne nourrit aucun complexe et fonce jeudi après-midi vers la numéro 2 mondiale, l'Américaine Coco Gauff, pour jouer une place en finale de Roland-Garros. Une folie pour tout le monde, sauf pour elle.

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Vous pouvez battre une fois une membre du top 10 en étant 361e joueuse mondiale. C'est très rare, c'est souvent le match d'une vie, mais ça arrive. Mais pas deux fois. Impossible, surtout pour une première participation en Grand Chelem. Bon, à la limite, à la grande limite, ça peut être jouable une deuxième fois, et là c'est le tournoi d'une vie. Mais pas trois fois. Faut pas pousser. Enfin, quoique. Qui le demande ?

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Le problème avec Loïs Boisson, c'est que les chiffres, les classements, les grandes phrases philosophiques et les livres d'histoire, tout ça ne veut plus rien dire. Alors qu'elle balançait ses gifles de coup droit dans l'anonymat des tournois de Saint-Gaudens, Saint-Malo, Rouen ou Mâcon il y a encore quelques semaines, elle a décidé de tout envoyer valser devant 15 000 personnes sur le plus beau court en terre battue du monde, ce Philippe-Chatrier qui effraie autant qu'il transcende. Où tout est plus grand, mais rien n'est trop grand.

À commencer par les cadors. Jessica Pegula, 3e mondiale, finaliste du dernier US Open : dehors en huitièmes de finale lundi. Mirra Andreeva, 6e mondiale, demi-finaliste à Roland-Garros l'an passé : merci pour tout, mais dehors mercredi en quarts de finale. Et là, le plus dingue dans cette histoire, c'est la suite. Coco Gauff, 2e mondiale, vainqueure de l'US Open en 2023 et finaliste sur la terre battue parisienne en 2022, se présente face à elle jeudi après-midi et c'est à se demander laquelle des deux est la favorite, laquelle des deux va craquer et subir le poids des attentes et de l'événement. Le monde à l'envers.

L'univers parallèle gagne tout Roland-Garros, le public se met à rêver d'une victoire française, les journalistes américains viennent vérifier que Boisson est bien originaire de Dijon et qu'on n'y fabrique pas que de la moutarde, le choc du dernier carré entre Iga Swiatek et Aryna Sabalenka passe totalement au second plan, on oublierait presque que Jannik Sinner et Carlos Alcaraz sont encore là. Boisson, Boisson, Boisson, ça s'emballe de partout. Sauf chez la principale intéressée.

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Les pieds assurément sur terre, tout juste s'est-elle autorisé une célébration à la renverse mercredi pour que son dos y goûte aussi un peu. Mais c'est tout. Pas de joie démesurée, pas d'émotion qui dépasse. Elle est dans sa bulle et c'est tant mieux, qu'elle y reste le plus longtemps possible. « Ici ou ailleurs, c'est pareil, c'est un match de tennis, glissait-elle mercredi devant une salle de presse pleine à craquer. Mon rêve n'est pas d'atteindre la demi-finale de Roland-Garros, mais de gagner. Je vais donc faire de mon mieux pour y parvenir. »

Les 690 000 euros et la 65e place mondiale sont déjà assurés

L'histoire dira samedi en fin d'après-midi si les rêves, même les plus fous, finissent par se réaliser. Mais quoiqu'il advienne, Boisson aura déjà montré mercredi face à Andreeva une force intérieure déconcertante, une faculté à se relever de tout sans jamais sourciller. Un calme bluffant pour une joueuse qui, plus jeune, avait un talent qui sautait autant aux yeux que ses accès de colère. Accueillie sur le central par une Marseillaise qui l'a quelque peu déstabilisée, Boisson a eu besoin de quelques minutes pour entrer dans son quart de finale. Andreeva n'ayant pas la réputation d'être patiente, ce temps d'adaptation lui a valu un break de retard. Mais ce n'était pas bien grave. Ça ne l'était déjà pas face à Pegula lundi, ça ne le sera pas aujourd'hui face à Gauff, la Dijonnaise n'est plus à un retournement de situation près.

Pas de panique. Du jeu, du jeu et rien que du jeu. Si son coup droit est déjà décortiqué par la presse du monde entier, Boisson a montré qu'elle avait tout un attirail à disposition, à l'image de ce revers croisé parfait pour sauver une balle de set dans la première manche. Et quand ce n'est pas son jeu tout en variation qui parlait, le mental prenait le relais. Il fallait avoir du plomb dans la tête pour accepter d'avoir laissé passer trois chances de prendre le set au bout d'un jeu interminable de quatorze minutes juste avant de basculer sur un tie-break. Il en fallait aussi pour ne pas prendre la tempête en étant menée 3-0 dans la deuxième manche et coller un 6-0 sidérant dans la foulée. L'orage était passé et c'est Andreeva qui s'est retrouvée en pleine tornade, submergée par ses émotions.

Le tourbillon Boisson ne fait, lui, que commencer. Les 690 000 euros et la 65e place mondiale sont déjà assurés, mais elle n'y prête, pour le moment, aucune attention ou importance. Elle a un travail à terminer d'abord, tout un stade à faire chavirer. Gauff la fera tanguer, sans aucun doute, mais elle en a déjà vu d'autres. Pour preuve : Roland-Garros 2024, elle l'a passé dans son canapé, opérée d'une rupture des ligaments croisés du genou gauche. Mais elle s'est relevée. Accrochée à son rêve.

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ce qu'en disent nos lecteurs
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Loïs Boisson suscite l'admiration pour son ascension fulgurante à Roland-Garros, portée par son ambition, sa détermination et son état d'esprit compétitif. Elle incarne un exemple inspirant pour la jeunesse française, devenant rapidement la fierté de tout un pays.
Sochalien92 Ce qui pose beaucoup d’interrogations, c’est le premier mot de ta phrase
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