Cette fois, c'est bien fini. Après avoir repoussé son départ à la retraite lundi en écartant Terence Atmane en quatre sets au premier tour de Roland-Garros, Richard Gasquet a tiré sa révérence ce jeudi sur une affiche de gala contre le numéro 1 mondial Jannik Sinner et dans la plus belle arène qui soit, un court Philippe-Chatrier plein à craquer pour saluer une dernière fois le plus beau revers de l'histoire de tennis français, engagé sur le circuit professionnel depuis 2002
Comme pressenti, il n'y a pas vraiment eu de suspense et la logique a été respectée avec une victoire sans appel de l'Italien en 1h57 de jeu (6-3, 6-0, 6-4). Mais il n'a pas eu la correction redoutée, puisque le Biterrois de bientôt 39 ans a souvent fait son âge et son classement (166e) face au rouleau compresseur Sinner mais il a aussi montré qu'il restait encore au fond de lui un peu de la magie qui lui avait permis de grimper jusqu'à la 6e place mondiale en 2007, de remporter 16 titres (tous en ATP 250), la Coupe Davis en 2017, une médaille de bronze olympique à Londres en 2012 avec Julien Benneteau et de disputer trois demi-finales en Grand Chelem (Wimbledon en 2007 et 2015, l'US Open en 2013).
Le deuxième set bouclé en 30 minutes
S'il a réussi à tenir tête à Sinner dans les premières minutes du duel, les choses se compliquaient dès que les échanges se prolongeaient, l'Italien prenant quasi systématiquement le dessus à l'usure, aussitôt que le curseur de l'intensité était déplacé d'un cran. C'est comme ça que l'Italien a réussi à prendre le service de Gasquet dès sa deuxième mise en jeu, pour ne plus le lâcher. Le Français a bien eu trois occasions de débreaker quand Sinner servait pour le gain du premier set, mais le numéro 1 mondial ne donnait rien, intraitable tactiquement pour basculer en tête.
La machine était lancée et Gasquet le paya très cher, pris dans un tunnel qui aura duré tout au long du deuxième set, à sens unique et bouclé en à peine une demi-heure. L'issue semblait proche mais la lumière est réapparue pour le troisième set, bien plus équilibré, où le Biterrois aura fait durer le plaisir. Le public du Chatrier n'attendait que ça, gourmand d'un dernier revers magique, d'un dernier embobinage de grip au changement de côté dont lui seul avait le secret et un surtout d'un dernier « allez Richaaaaard » bien mérité.