Malgré le soutien immédiat de la « Tribune Bleue », qui a enchaîné les chants à sa gloire et une Marseillaise dont la justesse variait d'un couplet à l'autre, Chloé Paquet n'a pu s'empêcher de commencer son match face à Tereza Valentova (18 ans, 172e et issue des qualifications) en étant très tendue. Déjà, il y a le fait de jouer à Roland-Garros, son tournoi favori, mais aussi celui où elle a tellement envie de briller qu'elle en oublie parfois de jouer. Surtout, il y a la défense des points du troisième tour de l'an dernier. Une défaite au premier tour lui aurait valu une belle chute au niveau du classement, au-delà de la 140e place. Forcément, le bras était tendu. Au point d'y aller avec une double faute sur son premier service, de se faire breaker et de voir la Tchèque se détacher 3-0.
Profitant d'une mauvaise série en revers de son adversaire, Paquet effaçait le break et finissait par revenir à 3-3. Elle était plus dense dans ses frappes, mais présentait toujours la même lacune dans son jeu, à savoir le manque d'initiative. Tenir l'échange, elle sait. Frapper de bonnes premières, c'est à sa portée. Mais arriver à bousculer son adversaire, c'est plus compliqué. C'était d'autant plus frappant que Valentova s'évertuait, elle, à varier. Entre les trajectoires bombées et celles plus tendues, elle n'hésitait pas à venir au filet. Mais la régularité de Paquet payait dans ce premier set où son adversaire se trouvait obligée de frapper souvent le coup de trop, ou à tenter quelque chose de trop difficile.
Malheureusement, le gain de cette manche ne libérait pas pour autant la Française. Sans changer de tactique, elle finissait par se faire rejoindre par la Tchèque qui égalisait à une manche partout. Sous une pluie fine, le troisième set allait être une véritable guerre des nerfs. Paquet se détachait 5-2 et semblait voguer vers le deuxième tour. Las, les cinq derniers jeux étaient remportés une Valentova plus déterminée que jamais (4-6, 6-3, 7-5) face à une Paquet trop tendue pour retrouver la moindre fluidité dans ses frappes.