Celle-là est bonne à prendre. Pour la confiance, pour les sensations, pour la suite de la saison. Après une tournée sur terre battue gâchée par une fracture au cinquième métacarpe de la main droite, Ugo Humbert est allé décrocher sa place pour le deuxième tour de Roland-Garros, lundi, en battant Christopher O'Connell au premier tour (7-5, 6-3, 7-6 [3]). Une victoire d'autant plus bonne à prendre qu'il s'agit de la deuxième seulement du 22e mondial Porte d'Auteuil.
Le Français a connu de très bonnes séquences mais aussi des moments où il lui a manqué un poil d'intensité et de lucidité. Dans le premier acte, il était devant grâce à un break réalisé assez tôt dans mais a baissé en régime au moment de conclure. Notamment en revers, le coup qui a été le plus impacté par sa blessure et sur lequel il s'est montré très friable quand il a cédé sa mise en jeu à 5-4.
Le protégé de Fabrice Martin n'a pas payé trop cher ce contretemps en fin de premier set puisque O'Connell (zéro victoire à Roland-Garros dans sa carrière) s'est écroulé quand il servait pour provoquer un jeu décisif. Cette manche en poche, Humbert a mal repris les débats et cédé son service d'entrée de deuxième. Plombé par pas mal de fautes, il a été tout proche de lâcher un double break mais a réagi à temps pour stopper la belle dynamique de son rival.
La suite a été à son avantage et on a vu le Français de plus en plus entreprenant et impactant dans le jeu, à l'image de ce formidable passing au coeur du deuxième acte. Le public (où s'était glissé l'attaquant du PSG Ousmane Dembélé) aussi s'en est mêlé et Humbert s'est montré davantage démonstratif sur le court. Il semblait bien parti pour boucler rapidement ce troisième set.
Mais il a joué les prolongations en manquant une première balle de match à 5-4 et en concédant son service dans la foulée. Il n'a pas paniqué dans les minutes suivantes et dominé le jeu décisif, conclu sur un ace, pour arracher la décision. Très bon pour le moral pour un joueur qui a traversé des semaines compliquées. La suite le mènera face à Jacob Fearnley, tombeur de Stan Wawrinka (7-6 [6], 6-3, 6-2).