« Vos avants vous ont mis dans de très bonnes dispositions ce dimanche...
Oui, on sait que face à Toulouse, il faut répondre présent devant. La semaine dernière, on n'avait pas existé face au pack rochelais. Je ne sais pas si on avait la tête à cette demie... Mais les gros ont répondu présent, en conquête, dans les rucks, en touche. C'est plaisant aussi de les voir se hisser à ce niveau. Ça va leur donner beaucoup de confiance pour suite de la compétition. Le travail paye. Quand on travaille tous ensemble, on est aussi solides.
Parlez-nous du retour des vestiaires, où Louis Bielle-Biarrey marque un essai qui a été l'un des tournants du match ?
On était concentrés par rapport à ça parce que ça fait 2-3 matches sur les 40-50 où on prend l'eau et on est dominés, donc on a essayé de sortir proprement et Louis me parle bien. Ils avaient ciblé la montée avec Ange Capuozzo, il arrivait vite, donc je savais que sur un crochet, ce serait difficile pour lui d'anticiper. Après les qualités de Louis et de Pete ont fait le reste. C'est un bel essai qui nous a mis en confiance pour avoir ce qu'on voulait mettre en place. Je pense qu'il leur a fait mal d'entrée de deuxième.
Personnellement, avez-vous l'impression d'avoir joué votre match référence à ce niveau-là ?
Je ne sais pas. Honnêtement, j'ai du mal à me remémorer le match. J'ai voulu être fort sur les basiques, sur le plan qu'on avait établi. Je pense que j'ai eu très peu de déchets aujourd'hui (dimanche). Je suis content aussi. Les gros ont fait du travail, un travail magnifique. C'est plus facile comme ça de jouer à la charnière. Peu importe le niveau du numéro 10, ça a toujours été comme ça, si les avants sont dominants, c'est plus facile. On a plus de confort pour faire les choix. Donc oui, je suis content, à titre individuel, de mon match.
« Northampton est une équipe qui est très joueuse, qui, je trouve, nous ressemble un peu, avec un paquet d'avant assez mobile et des trois-quarts qui se trouvent plutôt bien »
Et à la charnière avec Maxime Lucu a très bien fonctionné...
Avant le match, on s'était dit que si on devait mourir, on allait mourir avec nos armes et avec nos idées de rugby. On voulait se faire plaisir, jouer libéré. Pas forcément être trop pris sous la pression, à faire un jeu de dépossession qui n'est pas forcément ce qu'on aime. On voulait tenir le ballon, tenter des choses. Je pense que face à ce genre de défense, avec l'expérience qu'ils ont, c'est important aussi d'avoir un peu d'imprévisibilité pour essayer de les faire douter, de les mettre sur le reculoir. Aujourd'hui, c'était un jour où beaucoup de choses nous ont réussi. Encore une fois, sans le travail de nos gros, ça aurait été plus compliqué.
Que vous inspire le jeu de Northampton ?
On a regardé leur demi-finale (contre le Leinster) tous ensemble hier (samedi). Ils ont eux aussi créé un petit exploit. C'est une équipe qui est très joueuse, qui, je trouve, nous ressemble un peu, avec un paquet d'avant assez mobile et des trois-quarts qui se trouvent plutôt bien, avec un système de jeu plutôt bien huilé. Ça sera intéressant de voir cette opposition. Nous, on les avait joués il y a deux ou trois ans chez eux. Ils ont beaucoup de nouveaux joueurs et un nouveau projet, j'ai l'impression. On va bien les analyser. On a trois semaines pour voir leurs forces et leurs faiblesses. Comme on l'a fait aujourd'hui, faire un plan le plus précis possible qu'on essaiera de respecter sur 80 minutes.
Et vous avez désormais l'expérience d'une grande finale...
Oui, on a l'expérience. Mais ça sera un match différent face à une équipe anglo-saxonne. D'abord, on va profiter, prendre du temps avec les gens qui nous soutiennent. On a encore un peu de temps pour préparer ce match. C'est excitant. Mais je pense qu'on ne doit penser qu'à ça : à essayer de remplir l'armoire à trophées du club. »