Vous serez dans le coin d'Aiemann Zahabi samedi soir. En quoi l'adrénaline est différente de l'époque où vous combattiez ?
C'est très différent parce que ce n'est pas l'instinct de survie qui ressort. Même si je vais avoir des émotions, j'essaierai d'être le plus objectif possible et de prodiguer les meilleurs conseils à mon combattant.
Ça vous fait quoi de revenir dans ce Centre Bell où vous avez brillé (il y est devenu champion UFC des welters contre Matt Serra en 2008 notamment) ?Ah, je vais avoir des papillons dans le ventre ! Ça va me rappeler des beaux souvenirs, c'est certain. Mais le sport évolue, maintenant, je suis à la retraite, il est temps de passer le flambeau aux autres, Et je suis certain que des gens vont briller ici samedi soir.
Manon Fiorot par exemple ? Vous avez un collaborateur en commun, Kristof Midoux (mentor de GSP et membre de l'équipe de la Niçoise).
Je connais Manon, c'est une amie à moi. Je connais Aldric (Cassata) depuis longtemps aussi, son entraîneur et son conjoint. On s'est entraîné ensemble. Et puis, Manon vient du karaté comme moi. Je crois vraiment que c'est le temps pour elle de briller. C'est son moment. Je crois que ça va bien aller pour elle. Elle semble en parfaite condition et j'ai hâte de voir son combat samedi soir.
« Je pense que tout le monde a ce dédoublement de personnalité. On a tous cette habilité à se transformer »
Qu'est-ce que vous attendez de sa performance ?
La force de Manon, c'est son debout, son pied-poing. Et c'est quelqu'un d'extrêmement athlétique. Sa faiblesse, c'est peut-être son sol, si elle se fait amener au sol et si Valentino Shevchenko est capable de l'y garder. Par contre, si le combat est debout à pied poing, avec Valentina championne de muay thaie et Manon très forte en karaté, ça va être un clash de style. C'est là que Manon peut briller je pense.
Shevchenko est un peu comme vous, sympathique et ouverte en dehors de la cage mais sauvage une fois dedans. Comment fait-on pour devenir quelqu'un d'autre ?
Je pense que tout le monde a ce dédoublement de personnalité. On ne peut pas toujours être à 100 % honnête. On a tous cette habilité à se transformer. Quand on embarque dans la cage, il faut le faire. Parce que le but, c'est de faire mal aux autres et moi, je n'aime pas faire mal aux autres. Mais pour gagner ma vie, il le fallait donc ça devient une nécessité. Il faut apprendre à se transformer. On l'apprend avec le temps. Comme n'importe quoi d'autre, plus tu le fais, plus tu deviens meilleur.
Et cette vie de retraité alors ?
Je suis beaucoup plus occupé que quand j'étais combattant ! Je suis retraité de la compétition en arts martiaux mixtes mais je ne suis pas retraité. Je suis maintenant un homme d'affaires. J'ai des entreprises d'équipement de fitness, de suppléments alimentaires, une ligne de vêtements, une vodka, une compagnie de paris en ligne, des films. Je ne m'ennuie vraiment pas !