Il sait décidément tout faire, même les saltos arrière. Lors des célébrations de la Ligue des champions au Parc des Princes, dimanche dernier, Joao Neves s'est permis une entrée spectaculaire, avec un saut périlleux très bien exécuté. Mais qu'il ne devrait pas répéter ce dimanche en cas de victoire contre l'Espagne en finale de cette Ligue des nations. « Je crois que j'ai fait une erreur. J'ai mal au dos ! », a-t-il raconté vendredi devant les médias, deux jours après une solide prestation contre l'Allemagne (2-1).
Une heure de « très, très haut niveau », selon son sélectionneur Roberto Martinez, à un poste de latéral droit qui en a surpris beaucoup au Portugal, pas forcément au courant que Neves avait disputé une demi-douzaine de rencontres avec Paris dans ce couloir. « Du moment que je joue, tout va bien pour moi, affirmait l'ex-Benfiquiste. J'ai toujours été un joueur qui s'adapte bien et le choix revient au Mister. Je crois qu'il m'a mis là pour une question tactique mais aussi de confiance. »
« Il possède une créativité intelligente, avec lui, rien n'est automatique »
Un entraîneur qui l'a coaché dans ses jeunes années
Le joueur de 20 ans (15 sélections) a aussi celle de ses partenaires, à l'image de Bernardo Silva, qui expliquait après la rencontre : « Il comprend le jeu. Il peut jouer latéral droit, numéro 8, presque attaquant. Comme il comprend le jeu, il peut être bon à n'importe quel endroit. » Une tête bien faite, c'est le premier secret de Neves pour pouvoir remplir les multiples missions qui lui sont assignées. « Les joueurs les plus intelligents ne connaissent pas seulement leur poste, ils connaissent le jeu. Lui est très intelligent et peut donc jouer partout, nous confiait récemment l'entraîneur de Dunkerque Luis Castro, qui l'a eu sous ses ordres à Benfica. En plus, c'est un joueur qui, si vous lui demandez des choses différentes pour un match en particulier, est capable de changer son état d'esprit pour se conformer aux demandes. Pour lui, ce n'est pas dur. »
« C'est un joueur qui possède des solutions très différentes pour résoudre les problèmes posés par le jeu, confirme un autre entraîneur qui l'a eu sous sa coupe dans ses jeunes années. Il regarde le film avec beaucoup de couleurs, pas seulement en noir et blanc. Il possède une créativité intelligente, avec lui, rien n'est automatique. C'est un joueur qui peut faire la différence à tout moment et qui, souvent, possède un comportement ''caméléonique''. »

L'adaptation n'est pas une chose nouvelle pour lui. « Il lui est arrivé de s'entraîner comme latéral gauche sous Roger Schmidt, se remémorait Castro. Une fois, alors que j'entraînais la réserve, il est d'ailleurs revenu avec une demande de l'équipe première pour jouer 45 minutes comme latéral gauche. » Mais la tête ne suffit pas, il faut que le corps suive. Castro, encore : « Il y arrive aussi parce qu'il a de très bonnes caractéristiques physiques. Il est costaud, il est rapide, il gagne des duels aériens... »
Bref, il pourrait peut-être jouer à dix postes sur onze. Seulement dix ? « Parfois, à la fin des entraînements à Benfica, il prenait les gants au gardien et allait dans le but, nous racontait encore Castro. Il disait aux autres de tirer depuis l'extérieur de la surface. Et il n'était pas mauvais... » Il paraît qu'il impressionnait également ses camarades du centre de formation lorsqu'il y avait des tournois de billard ou de tennis de table. On va lui trouver une faiblesse, promis.