Il était 11h05, lundi, quand le communiqué de l'Ajax Amsterdam, annonçant le départ de son entraîneur Francesco Farioli, est tombé. Au même moment, le technicien (36 ans) avertissait ses joueurs de son choix. Une séquence ponctuée chez certains - Henderson, Mokio, Brobbey - de larmes, qui faisaient écho à celles de la veille où devant un public de la Johan Cruyff Arena debout, l'entraîneur de l'Ajax ne parvenait pas à masquer son émotion après la perte du titre au profit du PSV Eindhoven.
Arrivé l'été dernier en provenance de Nice, Farioli avait tissé avec son vestiaire et un environnement, au départ suspicieux, un lien fort. Mais alors pourquoi au bout d'une saison achevée à la 2e place et une qualification en Ligue des champions et après avoir incarné une forme de renaissance après deux années sombres (achevées à la 5e et 3e place), l'ex-entraîneur du Gym a-t-il décidé de claquer la porte ? L'écroulement de fin de saison avec cette perte du titre avec neuf points d'avance à cinq journées de la fin ? Non, les raisons sont à trouver ailleurs...
Pas les mêmes standards
Pour tenter de comprendre, il faut relire les mots de Farioli, lundi : « La direction et moi-même avons les mêmes objectifs pour l'avenir de l'Ajax, mais nous avons une différence de compréhension sur la façon dont nous voulons travailler et opérer pour atteindre ces objectifs ». L'exigent Farioli a compris au fil des mois que les « process » mis en place dans les départements d'un club qu'il percevait comme un géant européen ne collaient pas avec les standards du haut niveau.
En clair, le technicien a cerné dès les premières semaines que les joueurs ne bénéficiaient pas de standards élevés dans leur suivi. Sur les questions de préparation mentale - recrutement d'un psychologue refusé - de nutrition ou par le département performances. À plusieurs reprises, Farioli s'est inquiété, auprès du board, de ce fonctionnement jugé anachronique pour un club de cette dimension. Sans qu'il ne perçoive de changements. Les dirigeants ont renvoyé ces évolutions à moyen voire long terme.
Des recrutements limités
Bien au-delà du bilan comptable - l'Ajax a terminé 5e l'an dernier à 35 points du PSV -, Farioli a dû gérer avec un effectif limité et avec les limites économiques de l'Ajax. Une donnée que l'Italien avait bien intégrée avant de signer. Mais l'absence de créativité, et surtout d'un process de recrutement ont surpris. Après le transfert de l'international Steven Bergwijn à Al-Ittihad, le recrutement d'un ailier avait été érigé en priorité en fin de mercato l'été dernier. L'échec de la piste Kamaldeen Sulemana (ex-Rennes) a laissé des traces. Farioli s'est lancé dans cette saison avec un effectif amoindri par rapport à celui de l'an dernier. Mais c'est la gestion du mercato hivernal qui a confirmé les doutes nés du précédent. Le départ de Devyne Rensch (à l'AS Rome) n'a été compensé dans un premier temps que par l'arrivée d'un numéro 8, Youri Regeer. Les réunions préparatoires au prochain mercato ont fini de convaincre le technicien qu'il n'avait pas la même vision que ses dirigeants.
Aucune porte de sortie
Farioli quitte-t-il l'Ajax pour un autre club ? Non. Aujourd'hui, l'Italien ne dispose pas de club « rebond ». L'ex-Niçois sait qu'il a une cote, mais il n'a pas de contacts concrets. Avec son style de jeu défini, Farioli aura sans doute dans les semaines à venir des propositions. D'Italie ? Possiblement. En Angleterre ? Pas impossible non plus.