Jonas Vingegaard a glissé une petite tape dans le dos de ses coéquipiers, qui faisaient leur récupération sur home-trainer, à l'ombre de leur bus Jumbo-Visma. Le Danois a terminé 9e à Bilbao, au terme de la première étape, « et je dois tous les remercier car ils m'ont gardé en sécurité toute la journée, ils ont été super forts », les félicitait-il. Mais l'ouverture du Tour n'a pas été tout à fait parfaite. « C'était pas mal, mais ça peut toujours être mieux quand on ne gagne pas », résumait le Belge Tiesj Benoot.
Vingegaard était pourtant lancé vers un final de feu quand, au sommet de la côte de Pike, il avait basculé en compagnie de Tadej Pogacar (UAE-Emirates) et de Victor Lafay, impressionnant dans les forts pourcentages. Le Français de Cofidis a été le seul à suivre les deux cadors quand ils ont accéléré, s'est même placé en tête du trio durant quelques hectomètres, puis a demandé un relais. Le Slovène a donné quelques coups de pédale mais le Danois, lui, a aussitôt montré qu'il ne collaborerait pas. Pogacar a donc franchi le sommet en tête, avec Vingegaard et Lafay dans la roue, et le trio s'est vite fait reprendre par un groupe de poursuivants, passé avec une demi-douzaine de secondes de retard.
En fait, le vainqueur du Tour 2022 a respecté le plan fixé par son équipe. « En allant jusqu'au bout avec Tadej, il aurait sans doute été battu au sprint, estime Grischa Niermann, l'un de ses directeurs sportifs. Et pourquoi continuer alors qu'il y avait Wout (van Aert) derrière lui ? C'est pour ça qu'on n'a pas travaillé : on voulait que Wout revienne afin de sprinter pour la victoire. Mais ça n'a pas été le cas, car les jumeaux (Adam et Simon Yates) ont très bien travaillé ensemble à l'avant. »
Au final, 22 secondes de perdues sur Adam Yates (12 + 10 de bonifications), annoncé comme le coleader d'UAE aux côtés de Pogacar. Et finalement 4 sur le Slovène, vainqueur du sprint du groupe de costauds pour gratter une petite bonification sur la ligne. « Ce n'est pas la fin du monde », balaye son DS. « Je tenais le même discours l'an dernier : le Tour ne se jouera probablement pas à quatre secondes », abondait le Danois.