Le public s'est enflammé. Jusqu'au bout, il a soutenu Nicolas Gestin, dernier à s'élancer ce samedi dans la finale du canoë monoplace (C1) sur le bassin de Vaires-sur-Marne. Mais ça n'a pas suffi. Longtemps détenteur du meilleur chrono, le champion olympique est parti à la faute à la dernière porte, écopant d'une pénalité de deux secondes (88.86). Trop pour conserver la tête de la course et remporter le titre Européen qui est revenu à l'Espagnol Miquel Trave (87.32). Le Slovène Ziga Lin Hocevar (89.01) a complété le podium, le Français Mewen Debliquy terminant quatrième (89.29).
« Il me manquait un poil de préparation pour le bas du parcours, a réagi le Breton de 25 ans à sa sortie de l'eau. J'ai senti que c'était en train de coincer. Surtout sur le stop à droite, en amont, duquel je ne sors pas du tout comme j'aurais voulu. Derrière, la vague me perturbe et je décélère jusqu'à la ligne d'arrivée. Mais je suis content, je me suis régalé sur l'eau, j'ai attaqué comme je voulais et c'est ma première médaille européenne en séniors. »
Le Quimperlois, vice-champion du monde en 2023, se dit donc satisfait de sa reprise, même « si ça fait chier de louper le titre d'un rien, ajoute-t-il. Mais c'est le jeu, je ne vais pas me plaindre. Je suis content de ce que j'ai produit vu mon niveau de préparation. L'ambiance était cool, je vais garder ça. De retrouver tous les étrangers affûtés comme des couteaux, c'était sympa. Ça me rappelle que j'aime bien ça. Vivement la suite. »
Chez les femmes, la finale, gagnée par l'Andorrane Monica Doria (103.73), a été marquée par un grand nombre de fautes et de pénalités. Un scénario qui a souri aux Françaises puisque Laurène Roisin, remplaçante de Lucie Prioux, blessée, a décroché l'argent (106.76) et Doriane Delassus, le bronze (107.23). « L'histoire est folle, et c'est vrai que ce n'est pas la finale espérée, raconte Laurène Roisin. Le temps ne s'est pas amélioré par rapport à la demi-finale, les erreurs se sont accumulées, mais je me suis battue jusqu'au bout. »
« Pour moi qui avais fini quatrième des sélections françaises (en avril), donc pas retenue en équipe de France (trois places seulement), je n'aurais pas dû être ici, poursuit-elle. Mais j'ai été appelée pour remplacer Lucie une semaine avant le début des Championnats d'Europe. L'équipe m'a super bien accueillie, je me suis vite mise dans le bain. L'histoire est belle car on repart avec deux médailles et pour moi, c'est la première chez les séniors. »
Pour Doriane Delassus, soeur de Marjorie (4e aux Jeux de Tokyo mais qui n'a pas franchi le cap des sélections nationales en avril dernier), c'est aussi une belle satisfaction. « Ce n'est pas ma meilleure course mais je suis contente pour ma première saison en équipe de France et mes premiers Championnats d'Europe. Quand j'étais sur l'eau, je pensais beaucoup à Marjorie, je me disais qu'il fallait que je gagne pour elle. »