Existe-t-il retrouvailles plus réussies ? Après avoir alterné entre déception et espoir au fil des 48 minutes de jeu, la Gainbridge Fieldhouse d'Indianapolis a pu rugir de plaisir une fois que le buzzer final a retenti. Pour sa première rencontre à la maison dans une finale NBA depuis 2000, Indiana a pris le meilleur sur Oklahoma City dans les dernières minutes d'un match 3 irrespirable (116-107). Un succès certes long à se dessiner, mais synonyme de reprise des commandes dans la série qu'ont dû apprécier les légendes Reggie Miller et Oscar Robertson, tous deux installés au bord du parquet.
Ce match 3 très serré promet un nouveau duel âpre et disputé, dans la quatrième manche de la série, qui aura toujours lieu à la Gainbridge Fieldhouse, dans la nuit de vendredi à samedi (à 2h30). Privé de l'avantage du terrain après sa défaite surprise au match 1 (110-111), OKC cherchera à égaliser avant de retrouver son Paycom Center pour le match 5.
Le match : 116-107
Très bien entré dans le match grâce au jeu rapide conclu par Chet Holmgren (13 de ses 20 points dans le premier quart) et aux shoots lointains de Luguentz Dort (12 points à 4/5 à trois points), le Thunder menait de huit unités à la fin du premier quart (32-24).
Un avantage qui aurait pu être bien plus grand sans Pascal Siakam, auteur des sept premiers points, et qui a fondu sous l'apport du banc d'Indiana. T.J. McConnell, Bennedict Mathurin et Obi Toppin ont pris le relais avec brio, pour ramener leur équipe dans le match (36-35, 15e), puis offrir un premier avantage aux Pacers (39-36, 16e).
Asphyxié par une défense devenue étouffante et pénalisé par des ballons perdus (10 déjà à la pause, 17 au final), OKC pouvait presque s'estimer heureux de n'être mené que de quatre points à la mi-temps (60-64). Mais la rencontre, marquée par des séries successives d'un côté puis de l'autre, a à nouveau basculé dans le troisième quart-temps. Après avoir encaissé 40 points dans le 2e quart, OKC a remis le verrou sur son cercle (20 points encaissés) et répondu aux éclairs de talent de Tyrese Haliburton.
Attendu au tournant après deux prestations en demi-teinte malgré le panier décisif marqué lors du match 1, le meneur des Pacers a distribué le ballon plutôt avec justesse (11 passes, 4 ballons perdus) et apporté son écot au scoring (22 points).
Longtemps insuffisant toutefois, puisqu'un tir à trois points plein axe de Jalen Williams (26 points) a placé le Thunder en tête de cinq unités à l'orée des douze dernières minutes (89-84, 36e). « Nous avons manqué trop de petites choses, a regretté Holmgren, après la rencontre. Des détails sur certaines possessions, tout au long du match, et ça nous coûte cher à la fin du match. On doit corriger ça à tout prix. »
Devant au score de cinq points à douze minutes de la fin, le Thunder a en effet buté sur ces Pacers au grand coeur, habitués aux come-backs et soutenus par un public surchauffé. Le scoreur Mathurin (27 points) et le roublard McConnell (10 points, 5 rebonds et 5 passes en 15 minutes) ont remis les compteurs à zéro (95-95, 40e), avant qu'Haliburton ne fasse feu à trois points, face au cercle (101-98, 41e).
« C'est tout l'ADN de notre équipe : nous avons besoin de tout le monde, a salué Rick Carlisle, l'entraîneur des Pacers. TJ apporte constamment cette volonté d'être compétitif. Mathurin est entré et a directement été agressif. » Ce énième changement de leader a cette fois-ci payé, puisque Indiana a pris sept unités d'avance sur une claquette dunk haute en altitude d'Obi Toppin (107-100, 45e).
Et si Aaron Nesmith a lui aussi tardivement apporté sa pierre à l'édifice, ce succès a été validé en défense, à l'image des deux contres consécutifs sur Holmgren d'un Myles Turner jusqu'alors plutôt effacé et semble-t-il malade (110-104, 47e). Après un match 2 dans lequel il a brillé, le MVP Shai Gilgeous-Alexander a lui été bien contenu, notamment sur ses pénétrations, et n'a pu peser autant qu'espéré dans le final. « C'est toujours difficile de le défendre, a rappelé Haliburton au sujet du Canadien (24 points à 9/20 aux tirs), juste après la fin du match. On a mis autant de gars que possible en opposition avec lui, afin de le gêner au maximum. »