Pour son point presse de mi-tournoi, Amélie Mauresmo, la directrice de Roland-Garros, a dû répondre, une nouvelle fois, aux interrogations sur les programmations des sessions de nuit, avec ses matches du tournoi masculin. Sans surprise, elle a renouvelé ses arguments comme chaque année. « Je ne vais pas arriver avec de nouvelles choses à annoncer par rapport aux années précédentes. Le système d'avoir un match unique en soirée n'a pas changé. Le temps de jeu est évidemment pris en compte. On doit le faire par rapport aux 15 000 personnes présentes pour cette session de nuit. C'est compliqué pour nous de faire autrement. »
Un confrère américain a évoqué le message potentiellement renvoyé, suggérant que l'organisation de Roland-Garros estimait que les joueuses « ne méritaient pas » de jouer en night session. « Je vous arrête tout de suite, a rétorqué la directrice du tournoi. Je vais le répéter. Pour moi le message ne change pas. Ce n'est surtout pas que les filles ne méritent pas de jouer en night session. Je n'accepte pas que vous disiez cela. C'est clair pour moi. Ce n'est pas une question de niveau de jeu. »
« Ca peut perturber le match, mais il n'y aura pas dix buts non plus. Si ça perturbe une ou deux fois on vivra avec »
Amélie Mauresmo, à propos de la finale de la Ligue des champions
« On a l'impression qu'en écoutant Prime, le tournoi féminin n'existe pas, et c'est un problème », ajoutait un journaliste anglais. « Si vous regardez Prime, c'est que vous êtes en France et donc que vous pouvez regarder la télévision publique, qui diffuse beaucoup de matches féminins, et parfois le soir quand les rencontres se prolongent », répondait Mauresmo.
Et quand on lui demandait combien de joueuses s'étaient plaintes de la programmation, la réponse ferme a fusé : « Aucune. » « La période qu'on vit en ce moment dans le tennis féminin est une très belle période, a conclu la directrice du tournoi sur cette (vraie-fausse ?) polémique. On retrouve une forme de rivalité hyper intéressante avec une Aryna (Sabalenka), une Iga (Swiatek), une Coco (Gauff), avec Madison (Keys) qui a gagné à Melbourne, sans oublier Jasmine (Paolini). Tout ça est très propice avec des personnalités intéressantes, un niveau global qui augmente et une homogénéité bien meilleure. Sans oublier la bonne surprise pour le tennis féminin avec Loïs Boisson et Elsa Jacquemot. »
« Si on nous rapporte des incidents comme ça, le spectateur dégage. Mais on ne nous a rien rapporté en l'occurrence »
Amélie Mauresmo, sur les déclarations de Kecmanovic se plaignant d'avoir été visé par des crachats
Sur la ''concurrence'' de la finale du PSG samedi soir, et de sa diffusion sur écran géant chez le voisin du Parc des Princes, Amélie Mauresmo ne s'est pas montrée inquiète. « Ça ne change pas énormément de choses pour nous. On est content de voir le PSG en finale, on espère que ça va rouler pour eux, mais on vit notre tournoi. Tout ce qui se passera autour du Parc sera géré par la préfecture de Police. » N'a-t-elle pas peur que les spectateurs du Chatrier présents sur la nocturne ne surréagissent pendant le match de foot ? « On ne peut pas interdire les gens de regarder leur téléphone (sourires) et de suivre le score. Ça peut perturber le match, mais il n'y aura pas dix buts non plus. Si ça perturbe une ou deux fois on vivra avec. »
Mais à Roland, le tennis n'a pas besoin du foot pour les ambiances survoltées, notamment sur certains courts annexes avec des Français. Des joueurs comme Mensik, Munar ou Kecmanovic s'en sont plaints, ce dernier se plaignant de crachats. « En cas d'incidents, le joueur doit aller voir l'arbitre, et à aucun moment Kecmanovic ne l'a fait, expliquait Mauresmo. Si on nous rapporte des incidents comme ça, le spectateur dégage. On n'aura pas de tolérance pour ce genre de comportement. Oui, c'est chaud dans l'ambiance, les gens ont envie de participer, ils encouragent. Mais on ne nous a rien rapporté en l'occurrence », a écarté la directrice du tournoi.