Parfois, le destin offre de drôles de coïncidences. Ce samedi en finale de Pro D2, l'ailier grenoblois Wilfried Hulleu (22 ans) va retrouver une équipe de Montauban évocatrice de bons souvenirs. Un an et demi plus tôt, après n'avoir connu que sept titularisations en dix-huit mois, il avait en effet lancé sa carrière en inscrivant un doublé aux allures de déclic contre l'USM (37-16). « Il ne jouait pas beaucoup en début de saison et nos parents se faisaient du souci, retrace son frère aîné Nathanaël, lui aussi ailier à Castres. Moi, je les rassurais, je leur disais qu'il n'avait besoin que d'une action. »
Ce 19 octobre 2023, l'ailier à la crinière blonde en a eu deux et a, depuis, enchaîné les titularisations et les essais : 11 la saison dernière et 17 cette année, soit le deuxième total de Pro D2 derrière Adrien Lapègue et ses 20 essais. Mais avec « seulement » 21 matches joués cette saison contre 28 pour l'ailier de Provence Rugby, Hulleu le devance nettement en termes de ratio (0,81 essai par match contre 0,71 pour Lapègue).
« On a un profil différent, apprécie son frère, auteur d'un doublé le week-end dernier contre Bayonne (33-3). Il fait moins de crochets que moi mais a une vraie puissance. Et en défense, il est aussi fort et costaud. » La panoplie de ses essais cette saison montre un ailier certes à l'aise en bout de ligne, mais aussi prompt à dézoner pour se proposer dans la ligne de trois-quarts.
Au Racing 92 la saison prochaine
« Certains n'y pensent pas, moi je l'avoue, c'est mon but, je joue pour marquer », confiait cet obsessionnel de l'en-but, dans des propos rapportés par Le Dauphiné Libéré. Le cadet des Hulleu poursuivra cette quête l'an prochain avec le Racing 92, son futur club. « Il s'est servi de mon erreur, même si j'aurais aimé rester, avoue l'aîné, transféré à Bordeaux-Bègles en 2020 à seulement 20 ans, après cinq petits matches de Pro D2 avec le FCG. Lui comme Grenoble ont fait en sorte qu'il ne brûle pas les étapes. Ses futurs équipiers lui feront confiance de suite, car il aura un bagage derrière lui. »
Avant de partir, la dernière pépite issue de la formation iséroise - Louis Bielle-Biarrey et Ange Capuozzo à son poste, en plus de Marko Gazzotti, Barnabé Massa ou Régis Montagne - va tenter de laisser Grenoble dans l'élite. Hors groupe pour les phases finales en 2023 et blessé en 2024, il a, à l'image d'un club battu deux fois de suite en finale par Oyonnax (3-14) puis par Vannes (9-16), une revanche à prendre.