Il y a ceux qui pourront dire « j'y étais », et il y a les autres. Un peu comme pour une tournée de Beyoncé ou de Taylor Swift sold out des mois à l'avance, Bercy a pris cette semaine des airs de place forte des Jeux de Paris. Il n'y avait que six dates, et la plus attendue était sans doute jeudi soir, le fameux concours général, pour voir la légende reprendre la couronne olympique de la tête de sa copine Sunisa Lee.
Avant les Jeux déjà, certains athlètes américains ne faisaient pas de mystère en conférence de presse : ils visaient l'or... Et une place pour aller admirer Simone Biles. « La voir ne serait-ce qu'une fois et obtenir une photo avec elle, cela signifierait beaucoup, vu ce qu'elle représente pour nous tous et ce qu'elle a fait pour son sport, avait glissé Bam Adebayo à ESPN il y a un mois. Pour l'instant, le pivot du Heat de Miami n'y est pas encore parvenu, contrairement à ses coéquipiers Kevin Durant, Stephen Curry et Devin Booker, qui ont rallié Paris au lendemain de leur match contre le Soudan du Sud (103-86). Le joueur de tennis Tommy Paul, lui, a aussi eu la chance de voir la gymnaste la plus décorée de l'histoire... Mais pas à Bercy. « Je l'ai croisée au village il y a quelques jours : elle est incroyable. »
« J'aurais aimé aller la voir durant ces JO (...) mais ce n'est pas possible parce qu'on doit se concentrer avant tout sur nous »
Dearica Hamby, joueuse américaine de basket 3 x 3
La golfeuse française Céline Boutier aussi : « J'étais super impressionnée. Je n'ai malheureusement pas pu lui parler car elle était en conversation avec d'autres gens, mais c'était incroyable de pouvoir juste la croiser. Elle a beaucoup de charisme. On a une chance incroyable d'être de la même époque qu'elle ». Quatrième de la finale de BMX freestyle, Marcus Christopher confirme l'engouement : « Pas mal d'athlètes en général essaient d'avoir des billets pour aller la voir, c'est l'icône américaine. »
Pour certains, c'est un peu plus facile que pour d'autres, comme le retraité des bassins Michael Phelps passé mardi pour le concours par équipes, le retraité du skate Tony Hawk présent jeudi, ou les sportifs du dimanche Nicole Kidman, Natalie Portman, Jessica Chastain, Spike Lee, Lady Gaga, Ariana Grande et autre Anna Wintour aperçus en tribunes. Pour Tom Cruise non plus, évidemment, avoir des places ne fut pas mission impossible. Mais comment ont-ils fait ? « Je reçois en effet des e-mails de personnalités qui me demandent s'ils peuvent avoir des places, et je leur réponds la même chose : je n'en ai pas. Nos places sont pour les familles des athlètes. Ils doivent voir ça avec le Comité olympique américain, le Comité olympique international ou alors NBC », glisse Jill Geer, la responsable de la communication et du marketing de l'équipe américaine de gymnastique.
Les athlètes américains engagés ont de toute façon moins de latitude que les VIP avec leur emploi du temps sportif à gérer. « Simone est une référence dans le sport américain, on l'aime énormément, rappelle la joueuse américaine de 3 × 3 Dearica Hamby. J'aurais aimé aller la voir durant ces JO, comme j'ai pu le faire à une autre occasion, mais ce n'est pas possible parce qu'on doit se concentrer avant tout sur nous. » Avec ses coéquipières, elle a regardé la finale de Biles à son hôtel avant de filer place de la Concorde. « On adore Simone ! Beaucoup de monde cherche des billets (pour la gym et Biles). J'ai beaucoup d'amis qui m'ont demandé des places, mais j'en ai pas ! (Rires). À force de leur dire, je crois qu'ils ont compris, ils ne m'embêtent plus », complète Hailey Van Lith.
Faute de mieux, la joueuse de tennis Jessica Pegula ne manque pas les rediffusions nocturnes des prestations de la nonuple médaillée olympique. « Dans un monde idéal, on adorerait aller la voir, soupire sa consoeur Coco Gauff. Si je devais choisir un sport, ce serait la gymnastique. » Dans ce monde idéal, il faudrait donc être libre samedi après-midi pour la finale du saut. Et demander à Tom Cruise s'il lui reste des places.