La chaleur de Pasadena n'a pas semblé avoir d'effets néfastes sur un milieu de terrain parisien dont le titre de meilleur du monde paraît presque incontestable ces dernières semaines. À voir les joueurs de l'Atlético de Madrid chercher leur souffle après vingt minutes sur la pelouse du Rose Bowl, on se demandait même laquelle des deux équipes était allée au bout de toutes les compétitions qu'elle a disputées jusqu'à maintenant.
Les Colchoneros, vainqueurs au Parc des Princes à l'automne dernier (2-1, le 6 novembre), ont pu juger des progrès immenses réalisés par l'entrejeu parisien depuis. Vitinha, Fabian Ruiz et, dans une moindre mesure, Joao Neves ont démarré cette Coupe du monde des clubs dimanche soir aux États-Unis comme ils avaient terminé la finale de Ligue des champions le 31 mai dernier à Munich contre l'Inter Milan (5-0) : en roulant sur leurs adversaires. Les trois coéquipiers ont dicté le rythme du match, ce qui était plutôt utile sous le cagnard californien, laissant une impression de facilité autour de la prestation globale des Parisiens.
« On s'est très bien sentis malgré la chaleur, reconnaissait Vitinha au micro de DAZN après la rencontre. On a essayé d'avoir le contrôle comme toujours et de les faire courir. » Il faut tout de même dissocier la prestation de Ruiz et de Vitinha (nommé homme du match), tous deux buteurs (19e et 45e+ 1), de celle de Neves, un tout petit peu en dessous de ses coéquipiers malgré une performance convaincante. L'Espagnol, toujours dans les bons coups ce dimanche, a pris une place prépondérante dans ce PSG, notamment offensivement. Il a inscrit trois buts lors des huit derniers matches avec le club parisien, soit autant que lors de ses 47 premiers en compétition officielle.
Pour réussir à départager leurs prestations, on en vient donc à chercher les moindres petits détails. C'est dire. Aujourd'hui, Ruiz, Neves et Vitinha paraissent indissociables dans le système collectif du PSG. La liberté contrôlée dictée par Luis Enrique convient parfaitement à leurs profils. Avec les automatismes et l'enchaînement des matches, chacun connaît parfaitement les déplacements de ses coéquipiers et s'adapte en conséquence.
Il ne faut pas oublier que les trois hommes disputaient une finale de Ligue des nations avec l'Espagne et le Portugal il y a tout juste une semaine à Munich, à 9 600 kilomètres et 9 heures de décalage horaire de Pasadena. « J'essaie de récupérer le plus vite possible, de dormir, d'utiliser tous les outils à ma disposition, poursuivait Vitinha. Après, c'est aussi ma génétique : j'aime bien courir et donner des solutions à mes coéquipiers, parfois même alors que je suis fatigué. »
Luis Enrique ne veut pas entendre parler du mot «favori»
Trois joueurs dans la liste des trente du Ballon d'Or ?
On a tous vu une difficulté supplémentaire à surmonter dans ce calendrier pour les Parisiens, mais n'est-ce finalement pas un avantage en ce début de compétition ? Contrairement à la majorité des clubs européens, les Parisiens n'ont jamais coupé et cette Coupe du monde des clubs n'est qu'une suite logique de leur saison, avec une forme physique adaptée.
Pour un milieu de terrain si important dans le pressing dès la perte du ballon, c'est loin d'être anodin. Neves et Vitinha ont gagné toutes les compétitions auxquelles ils ont participé cette saison, ayant remporté la Ligue des nations avec le Portugal la semaine dernière (2-2, 5-3 aux t.a.b.). Ruiz n'en a pas été loin en atteignant la finale de la compétition. Dans une période où les débats autour du Ballon d'Or sont enflammés, il faudra se poser la question de la place de ces trois hommes.
Peuvent-ils, dans un premier temps, échapper à une nomination dans la liste finale de trente joueurs ? Le comité des sages en décidera après la Coupe du monde des clubs et le parcours final des Parisiens aura forcément un impact. Mais se poser la question revient déjà à reconnaître que ces trois joueurs font actuellement partie des meilleurs du monde.