La reprise de l'entraînement a eu lieu depuis une semaine et il se dit « impressionné par le niveau d'engagement des gars » en séance. Julien Stéphan, qui a signé pour deux ans à la tête des Queens Park Rangers, découvre avec appétit les joies du foot en Angleterre, un pays où il rêvait de travailler. Il y est désormais, prêt à plonger dans le tourbillon d'un championnat étonnant.
Quelles impressions vous ont fait les installations de ce club de Championship ?
Je me dis que la culture ici est complètement différente. On sent qu'à Londres, le foot est partout. QPR est un club profondément ancré dans son quartier. Les infrastructures, l'organisation autour de l'équipe, la qualité des intervenants dans les différents staffs sont autant d'éléments prioritaires pour les dirigeants. On sent une volonté de créer autour de l'équipe, de la placer dans les meilleures dispositions. On a un centre d'entraînement avec un bâtiment neuf, très fonctionnel, lumineux. Il n'y a pas de luxe mais il y a tout. Les deux terrains d'entraînement, par exemple, ont été pensés de sorte que l'équipe ne soit jamais dépaysée. On en a un aux dimensions de Loftus Road, l'un des plus petits terrains de Championship. Et un autre dimensionné dans la moyenne des autres terrains de Championship. Il y a une organisation avec beaucoup plus d'interactions entre les différentes strates du club. Cela se traduit par des open spaces où on peut rencontrer tous les autres éducateurs de l'académie. Cela amène une atmosphère très familiale.
« Le Championship est unique, avec une densité incroyable. C'est hyper exigeant sur le plan mental et physique »
Pensez-vous que le parcours de Régis Le Bris, promu en Premier League avec Sunderland, a été une formidable publicité pour les entraîneurs français ?
Ce que Régis a fait en termes de résultats est exceptionnel. Cela a contribué à mettre en lumière les entraîneurs français dans ce Championnat. Le parcours de Régis n'a pu que plaider en ma faveur, oui. Si ça peut ouvrir des horizons pour d'autres, tant mieux. Il n'y a pas de raison pour que les entraîneurs français ne soient pas mieux représentés à l'étranger. La saison prochaine, on en aura un en Premier League. On sera deux en Championship puisque Valérien Ismaël dirige Blackburn Rovers. Si les réussites des uns et des autres peuvent ouvrir des perspectives, tant mieux. Mais on le fait d'abord pour rendre la confiance accordée par le club.
Une saison à 46 matches de Championnat vous attend auxquels s'ajouteront au moins deux matches de coupe (Cup et Carabao Cup). Ce sera un rythme inédit.
Quarante-huit matches, minimum, dans la saison. C'est aussi pour cela que le Championship est unique, avec une densité incroyable. C'est hyper exigeant sur le plan mental et physique. Cela rend la pré-saison d'autant plus importante. Parce qu'après, on est davantage dans la récupération. On sait que cette saison sera faite de hauts et de bas, inexorablement, et il s'agira de garder une stabilité émotionnelle : ni paniquer dans les temps faibles, ni s'emballer dans les temps forts.
« J'ai reçu un accueil très humain en interne. On sent de la bienveillance »
Dès août, le calendrier s'annonce chargé.
On commence le 9, par la réception de Preston puis on se rend à Watford le week-end suivant pour le derby. Entre-deux, on a un match de Carabao Cup contre Plymouth qui vient d'être relégué en League One (D3). On commence notre première semaine de compétition avec trois matches. Et si on se qualifie en Carabao, on aura un deuxième tour en août aussi. Ce qui fait qu'on aura potentiellement six matches entre le 9 et le 30 août. Voilà, on sera dans le bain.
Quel accueil vous a été réservé à votre arrivée ?
Je n'ai pas encore croisé beaucoup de supporters. En revanche, j'ai reçu un accueil très humain en interne. On sent de la bienveillance. Que ce soit Alou (Diarra, son adjoint), Rudy (Cuni, analyste vidéo) ou moi, on s'est senti très vite intégré, avec des gens ouverts. Je veux vraiment les remercier pour ça. Cela renforce notre volonté de performer.

Arriver avec Alou Diarra et Rudy Cuni était important pour vous ?
Oui même si on a un staff de très grande qualité déjà présent. On a la chance d'avoir Kevin Betsy, qui a une grosse expérience avec les sélections anglaises de jeunes, et on a récupéré dans le staff Steve Bould, qui a été l'adjoint numéro 1 d'Arsène Wenger à Arsenal (2012-2019). Cela fait des ressources très importantes. Les arrivées de Rudy et d'Alou vont dans ce sens. Je travaille avec Rudy depuis six ans. Il est très important pour moi. Et Alou voulait retrouver un projet professionnel après avoir dirigé la réserve de Troyes (N3). Je vais aussi pouvoir m'appuyer sur son expérience de la Championship puisqu'il connaît ce championnat pour y avoir joué avec Charlton (2015-2016). Il faut maintenant faire en sorte que les joueurs profitent de toute cette expérience.
Ressentez-vous le poids de l'histoire dans les clubs anglais ?
Oui, vraiment. Le respect des anciens, de tout ce qui a été accompli, est vraiment ancré. Il ne faut pas l'oublier. Cela fait partie de la culture d'un club. C'est une autre vie, le foot, ici. C'est 100 % foot. J'ai rencontré, dès la semaine dernière, Andy Sinton, un ancien joueur du club, une légende ici, désormais ambassadeur de QPR. On a eu une bonne discussion. C'est important d'intégrer les anciens au projet. C'est quelque chose qui me marque depuis que je suis ici. Le foot est vécu différemment dans ce pays et c'est aussi l'une des raisons qui m'a attiré. Pouvoir découvrir toute cette passion autour d'un club. »
Oui, vraiment. Le respect des anciens, de tout ce qui a été accompli, est vraiment ancré. Il ne faut pas l'oublier. Cela fait partie de la culture d'un club. C'est une autre vie, le foot, ici. C'est 100 % foot. J'ai rencontré, dès la semaine dernière, Andy Sinton, un ancien joueur du club, une légende ici, désormais ambassadeur de QPR. On a eu une bonne discussion. C'est important d'intégrer les anciens au projet. C'est quelque chose qui me marque depuis que je suis ici. Le foot est vécu différemment dans ce pays et c'est aussi l'une des raisons qui m'a attiré. Pouvoir découvrir toute cette passion autour d'un club. »