Le film de Chelsea à la Coupe du monde des clubs a de quoi alimenter quelques regrets du côté de Strasbourg. Les dirigeants alsaciens, qui ont dû rendre au club « frère » londonien Andrey Santos et Djordje Petrovic, tous deux prêtés la saison passée, puis lui vendre Mamadou Sarr pour 20 M€ un an à peine après son arrivée en provenance de Lyon pour 10 M€, voient les Blues s'avancer vers leur demi-finale contre Fluminense ce mardi (21 heures) sans avoir recours, ou presque, aux joueurs qu'ils leur ont confisqués.
Les deux premiers eurent beau être les locomotives de la réussite du Racing en L1, le troisième figurer parmi les dix meilleurs défenseurs centraux du Championnat, aucun des trois ne semble, pour l'heure, entrer dans les plans d'Enzo Maresca même s'il est toujours aussi peu aisé de déchiffrer la stratégie de Chelsea, qui achète à tour de bras et empile les joueurs comme un gamin collectionne les vignettes Panini.
Les gardiens, par exemple : les Blues les ont en quintuple. Ils se sont envolés aux États-Unis avec Robert Sanchez, Filip Jorgensen, Mike Penders et Gabriel Slonina, et ont laissé Petrovic en vacances. L'international serbe (24 ans), adoré par les supporters de Chelsea lors de la saison 2023-2024, avait bon espoir de revenir au club en conquérant après son année en Alsace.
Petrovic, trop cher pour que Strasbourg le fasse revenir ?
Mais, après avoir dépensé plus de 100 M€ en transfert sur ce seul poste au cours des trois dernières saisons (35 pour Sanchez, 25 pour Jorgensen, 20 pour Penders, 16 pour Petrovic et 7 pour Slonina), ses dirigeants lui ont fait comprendre qu'ils se situaient davantage dans l'optique de le vendre plutôt que d'en faire un numéro 1. Son prix a été fixé aux alentours de 25 M€, une somme que Strasbourg ne peut débourser pour un gardien. Petrovic pourrait donc rejoindre Sunderland ou Bournemouth, deux clubs intéressés, à la surface financière plus élevée.
La situation est moins claire avec Andrey Santos et Mamadou Sarr. Les deux font partie du voyage aux États-Unis mais leurs temps de jeu respectifs ne témoignent pas d'une confiance démesurée. Avant le quart de finale contre Palmeiras (2-1, le 5 juillet), l'un et l'autre n'avaient effectué qu'une apparition, contre l'Espérance Tunis (3-0, le 25 juin), de 22 minutes pour le milieu international brésilien (21 ans), de 8 minutes pour le défenseur français (19 ans). Le reste du temps, ils étaient restés collés au banc. Jusqu'ici, Maresca justifiait ses choix par le fait que ces joueurs « avaient besoin de temps pour s'acclimater au style » de Chelsea.
Santos et Sarr aimeraient rester
Face à Palmeiras, Maresca a dû aligner Santos à la dernière minute, après la blessure à l'échauffement de Reece James, alors que Moises Caicedo était suspendu et Romeo Lavia blessé. Le Brésilien a étalé toutes ses qualités de récupérateur : il est le joueur ayant réussi le plus de tacles (5) et celui ayant remporté le plus de duels (9).
En a-t-il fait suffisamment pour convaincre son entraîneur de lui témoigner davantage de confiance ? Sous contrat jusqu'en 2029, Santos veut rester chez les Blues. Sarr, qui est lié jusqu'en 2033, n'y verrait pas d'inconvénient non plus. Mais le club londonien n'exclut pas de le prêter une saison pour avoir du temps de jeu, ce qui s'annonce compliqué à Chelsea. Il se murmure que Strasbourg est à l'affût.
