Le jubilé de Djibril Cissé aura lieu ce mardi soir à l'Abbé-Deschamps et sera retransmis sur la Chaîne L'Équipe. Plusieurs grands anciens, dont certains de ses ex-coéquipiers, ont accepté à cette occasion de confier quelques souvenirs. Une partie d'entre eux sera sur la pelouse à Auxerre, parmi lesquels Claude Makélélé ou encore Philippe Mexès.
Jean-Pierre Papin : « Djibril a laissé une trace »
« Djibril restera un numéro 9 comme on n'en fait plus. Excellent avant-centre, spectaculaire, avec de l'adresse, de la générosité, il avait de la présence sur le terrain. Il a laissé une trace et il n'y en a plus beaucoup comme lui aujourd'hui. Lors de notre première rencontre, il doutait. Je devais être intronisé à Chablis et Guy Roux, membre de la confrérie, m'a dérouté vers l'Abbé-Deschamps. Dans le vestiaire, Djibril était là, seul. On est allé sur le terrain faire une séance de reprises de volée. Elle a duré au moins une heure et demie. Ça l'a remis dans le bon sens. Revenu en confiance, il a fini encore meilleur buteur de L1 cette saison-là (26 buts en 2003-2004). »
Claude Makélélé : « Comme un petit frère »
« J'ai connu Djibril coéquipier, adversaire et il a même été mon joueur quand j'entraînais Bastia. Je le considère comme un petit frère aussi pour l'avoir vu arriver en équipe de France. À Clairefontaine, on s'entraînait comme on jouait. Lilian (Thuram) avait été chaud dans un contact, Djibril avait un peu ronchonné, était resté à terre. Lilian lui avait crié : Lève-toi ! Il faut forcer ton caractère. Tu dois être prêt. C'était une sorte de bizutage et on en a bien rigolé après. Partout où je l'ai côtoyé, Djibril a toujours été apprécié humainement. C'est un fidèle mais aussi spontané. Cela faisait aussi sa force sur le terrain. »
Philippe Mexès : « Nos passages secrets à Auxerre »
« Djib', c'est la famille ! On a grandi ensemble à Auxerre depuis nos 14-15 ans. Au centre de formation, il était notre modèle. J'étais impressionné par son travail devant le but et ses reprises de volée. On gagne la Gambardella en 1999. Grâce à ses buts, il a fait la carrière de ma génération à Auxerre. On a aussi fait les 400 coups. Il essayait toujours de gratter en endurance lors des footings en forêt de Branches. On avait nos passages secrets, nos raccourcis. Guy Roux faisait semblant de ne pas voir... mais il savait tout ! Petit, Djibril avait déjà son style, son extravagance, sa musique. En fait, il n'a pas changé. »
Benoît Cheyrou : « Déjà supersonique à 17 ans ! »
« J'ai plus de souvenirs de lui en équipe de France de jeunes qu'à l'OM. À 17 ans, il faisait notre admiration car il a été le premier de notre génération à débuter en pro. On savait qu'il serait un top attaquant avec sa vitesse. Lors d'un match en U17 contre la Turquie, il allait tellement vite qu'il avait débordé en passant derrière le juge de touche. Il était supersonique ! On s'était même pris la tête car il m'avait reproché de ne pas lui donner le ballon assez rapidement et qu'il était hors-jeu. Il avait raison, j'attendais trop longtemps pour cadrer mon adversaire et passer. On m'avait appris ainsi, mais avec Djibril, il y avait déjà deux mètres d'avance ! »