Les plus précoces doivent aussi apprendre la patience, et il s'est ainsi écoulé plus de cinq ans entre la première sélection de Leonardo Balerdi, sept minutes jouées le 11 septembre 2019 contre le Mexique (4-0), et sa première titularisation contre le Pérou (1-0, le 20 novembre 2024). En 2019, le défenseur argentin était à 20 ans un grand talent en puissance, qui venait d'être recruté 12 M€ par le Borussia Dortmund.
En 2025, il est le capitaine de l'Olympique de Marseille, où tout n'a pas toujours été simple, et il voit enfin s'ouvrir une porte en équipe nationale, à 26 ans, un bon âge pour cesser d'attendre sa chance. « Il est sorti du centre de formation de Boca Juniors mais il a quitté le club très tôt. Le grand public ne le connaît pas en Argentine, car la Ligue 1 est moins visible que la Premier League ou la Liga, constate Nestor Fabbri, l'ancien défenseur argentin de Nantes (22 sélections). Dans la rue, je pense que huit personnes sur dix ne savent pas qui il est. Il doit encore se faire une réputation mais son match au Chili (1-0, vendredi) est un bon début pour y arriver. »
« J'ai vu un joueur capable d'assumer le jeu que prône Lionel Scaloni »
Nestor Fabbri, ancien défenseur argentin de Nantes
En l'absence de Lisandro Martinez, victime en février d'une rupture des ligaments croisés avec Manchester United, Balerdi a composé la charnière avec Cristian Romero, un cadre de Tottenham, et il a montré les qualités qui ont fait de lui le rouage essentiel des relances marseillaises. « J'ai vu un joueur avec beaucoup de présence, une très bonne première passe, capable d'assumer le jeu que prône Lionel Scaloni, qui peut mettre en difficulté les défenseurs avec le ballon, note Fabbri. Je le sens plus serein qu'avant. Il mérite d'être là, car tu dois avoir beaucoup de personnalité pour t'imposer à l'OM. Là-bas, il joue axe droit mais il était très bien dans l'axe gauche au Chili. »
Son prix va gonfler
Il n'était pas dépaysé car il devait contrôler Alexis Sanchez, son coéquipier en 2022-2023 à Marseille, où devrait le rejoindre le Lensois Facundo Medina, qui l'a remplacé (79e). Les deux hommes sont proches mais il n'est pas garanti qu'ils évolueront ensemble la saison prochaine, puisque Balerdi attire des convoitises, à trois ans de la fin de son contrat. Sa séquence internationale va plutôt faire gonfler son prix car il doit vivre sa huitième sélection la nuit prochaine contre la Colombie, dans un contexte tranquille pour l'Albiceleste, déjà qualifiée pour la Coupe du monde 2026.
« Après le Qatar en 2022, on parlait déjà de lui pour être le successeur de Nicolas Otamendi (37 ans). Il a une bonne fenêtre, il fera partie des quatre centraux en 2026 », assure Fabbri, alors que Scaloni a aussi apprécié sa prestation au Chili. « Il a fait un match sérieux, a soufflé le sélectionneur en l'associant à Thiago Almada et Giuliano Simeone, qui se font également une place dans l'équipe. Ils élèvent le niveau et empêchent les autres joueurs de se relâcher. » Balerdi sait même les faire briller : c'est sa passe tranchante qui a lancé, vendredi, l'action du but de Julian Alvarez.