Mora (Porto), l'insaisissable
Parmi toutes les pépites sorties du centre de formation du FC Porto, Rodrigo Mora deviendra probablement la plus chère, quand il quittera son cocon. Fils de José Manuel Mora, ex-joueur pro des années 90-2000, le crack a une précocité encore jamais vue chez les Dragons et la bataille a été rude pour le faire prolonger son contrat début mai.
Sa clause libératoire fixée à 70 millions d'euros n'est pas de nature à effrayer un grand d'Europe, pour lequel Mora semble prédestiné. Admirateur de Deco et surtout de Lionel Messi, à qui il ressemble beaucoup balle au pied, l'attaquant polyvalent a crevé l'écran pour sa première saison avec l'équipe première de Porto.
Sur la lancée de son excellent Euro U17 en juin 2024 avec la Seleçao (meilleur buteur avec 5 réalisations), Mora a gardé la même facilité déconcertante dans ses dribbles et ses passes chez les pros. Insaisissable avec son centre de gravité très bas et sa vitesse d'exécution, il brille surtout quand il jouit d'une grosse liberté autour d'un avant-centre. Son flair face au but et ses mouvements incessants dans le dernier tiers du terrain lui ont permis de signer 10 buts (et 4 passes décisives) en 23 matches de Championnat. « On voit que c'est une star et qu'il a beaucoup de talent, mais j'ai aussi vu qui se passe en dehors du terrain. C'est un enfant cinq étoiles, un joyau », a dit de lui le milieu du PSG Vitinha, dithyrambique sur l'état d'esprit de la pépite, bien entourée.
Mastantuono (River Plate), l'élégant
Son coeur a longtemps balancé entre le tennis (top 10 argentin dans sa catégorie) et le foot (son père l'entraînait à Azul) : Franco Mastantuono a même refusé de rentrer au centre de formation de River Plate à l'âge de 10 ans pour se concentrer sur la petite balle jaune. Mais deux ans plus tard, le train millonario est repassé et il est monté dedans. Heureusement pour le club de Buenos Aires, qui l'a façonné jusqu'à ce qu'il devienne le plus jeune buteur de son histoire, le 8 février 2024 face à Excursionistas, puis son plus jeune buteur en Copa Libertadores, deux mois plus tard.
« C'est un leader, un véritable meneur de jeu, lançait son entraîneur en U17, Martín Pellegrino, en août 2023. Il est très bon dans les un-contre-un en plus d'avoir une frappe redoutable. Je suis à River Plate depuis plus de cinq ans, et ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un joueur frapper le ballon comme le fait Franco. Il progresse à pas de géant. »
Meneur de jeu moderne et élégant, très explosif, ce pur gaucher est notamment doté d'un dribble extérieur ravageur. Excellent tireur de coups francs, il a inscrit un des buts de l'année de 30 mètres sur une phase arrêtée contre le grand rival de Boca Juniors, fin avril.
Auteur de 41 matches toutes compétitions confondues en 2024, il a entamé l'année suivante sur des bases très élevées. Le Real Madrid a officialisé sa signature vendredi de ce joueur présentant l'avantage de disposer d'un passeport italien. Il vient d'être appelé pour la première fois avec l'Albiceleste. Il quittera donc River Plate après la Coupe du monde des clubs.
Estêvao (Palmeiras), l'imprévisible
Dans la lignée d'Endrick, le Brésil continue de sortir des jeunes très prometteurs. La star de la génération 2007 s'appelle Estêvao Willian et elle brille depuis plusieurs mois déjà. Chelsea n'a pas attendu pour l'acheter 34M€ (plus 23 de bonus !) il y a déjà un an. Un contrat jusqu'en 2033 l'attend.
Élu meilleur espoir du Brasileirão 2024 par ses pairs et meilleur joueur par les journalistes après avoir marqué 13 buts et donné 9 passes décisives, il est déjà international. Sous contrat avec Nike dès l'âge de 10 ans, surnommé Messinho lors de son passage au Cruzeiro tant il ressemble à Lionel Messi dans son jeu, il a fait les beaux jours de Palmeiras, avec qui il a remporté le titre de champion en 2023.
Gaucher évoluant ailier droit, il s'illustre par sa technique délicieuse, toute en mouvements, son sang-froid devant le but et la puissance de sa frappe, qui lui permet d'être très dangereux à longue distance. Grand dribbleur, « son style ressemble à celui de Neymar », pour l'ancien international Cafu, qui aimerait sûrement le voir défendre un peu plus. « J'adore le voir jouer », assurait Ronaldinho en janvier sur TV Globo. Parfois comparé à Denilson pour son style provocateur et son crochet court, Estêvao va disputer le Mondial des Clubs avec Palmeiras avant de rejoindre Chelsea cet été. Il est déjà international A.
Gadou (RB Salzbourg), le grand espoir
Parmi les plus grands espoirs du centre de formation du PSG, Joane Gadou avait fait le choix difficile de refuser de signer un premier contrat pro dans la capitale pour accéder plus rapidement à une place de titulaire dans un club européen. Soucieux de ne pas partir sans laisser d'indemnité à Paris, il a dit oui au RB Salzbourg à la fin de l'été, et le club autrichien a déboursé 10M€ dans l'opération, une somme impressionnante pour un défenseur mineur.
Dans une formation qui a fait éclore Erling Haaland, Dayot Upamecano ou encore Sadio Mané ces dernières années, Gadou a rapidement trouvé une place de titulaire. Décrit comme une force de la nature depuis ses débuts, le géant d'1,95m est très en avance athlétiquement, dominant dans les duels grâce à sa puissance et sa vitesse rare pour un joueur de ce gabarit. Efficace dans les deux surfaces, même s'il n'a pas encore marqué en pro, sûr avec son pied droit, il est l'un des plus gros espoirs français de sa génération. Finaliste de l'Euro U17 2023, capitaine lors de l'édition suivante, il est désormais un pilier des U19 tricolores. Il espère profiter de la Coupe du monde des clubs pour confirmer un peu plus son ascension.
Montoro (Botafogo), le roi des un-contre-un
Pur produit du Velez Sarsfield, avec qui il a fait ses débuts professionnels en février 2024, Alvaro Montoro est déjà entré dans l'histoire du club, en remportant le titre de champion d'Argentine à l'issue de sa première saison pro. Un sacre qu'il aurait pu ne pas connaître, s'il avait cédé aux sirènes européennes à l'automne 2023, quand le Barça, le Séville FC et la Roma, notamment, avaient tenté de le faire signer avant qu'il ne passe pro à Vélez (février 2024). Montoro a fait le choix de grandir dans son cocon, et son ascension est remarquable. Sa découverte de la Copa Libertadores en avril dernier l'illustre, avec trois buts et une passe décisive sur ses cinq premiers matches, et un impact considérable.
Aussi à l'aile sur l'aile gauche en faux pied que dans un rôle de numéro 10, celui qu'il endosse, le droitier s'appuie sur une qualité technique exceptionnelle, qui en fait le roi des un-contre-un, couplée à une grosse vision de jeu, qui lui ont rapidement valu des comparaisons avec Thiago Almada, l'ex-prodige du club. International U20 argentin, il a été cité dans les plus grands clubs européens (Bayer Leverkusen, Borussia Dortmund, Barça...) mais il vient de signer à Botafogo (avec la perspective de la voir à l'OL un jour ?). S'il parvient à s'épaissir physiquement, il brillera bientôt en Europe.
