La Ligue 2 va-t-elle enfin connaître son dénouement ? Dix jours après l'interruption définitive du match de la 38e journée entre Bordeaux et Rodez, arrêté après vingt-deux minutes de jeu et l'agression du buteur ruthénois Lucas Buades par un supporter girondin, le verdict de la commission de discipline de la LFP est attendu cet après-midi.
Les dix membres de l'assemblée présidée par Sébastien Deneux se réuniront à 13 heures au siège de la LFP pour statuer sur les incidents survenus au Matmut Atlantique, à partir du rapport remis par l'instructeur en charge du dossier, ouvert lundi dernier. Plusieurs options sont sur la table : défaite sur tapis vert des locaux, match à rejouer et/ou retrait de points à l'encontre de Bordeaux.
Outre les deux clubs impliqués, qui jouaient respectivement la montée en L1 pour Bordeaux et le maintien en L2 pour Rodez, cette décision sera scrutée par Metz et Annecy, dans l'attente de l'homologation du classement final du Championnat. En cas de victoire sur tapis vert du RAF, les Aveyronnais seraient maintenus et le club haut-savoyard tomberait en National.
Des précédents défavorables à Bordeaux
La jurisprudence ne plaide pas en faveur des Girondins : en 2021-2022, Nice et l'OL avaient été sanctionnés après des matches arrêtés face à l'OM, à la suite des incidents provoqués par leurs supporters à l'encontre des joueurs phocéens (Dimitri Payet avait été visé, à chaque fois, par un jet de bouteille). Les deux rencontres avaient été rejouées à huis clos, mais les deux clubs avaient écopé de points de pénalité (2 dont 1 avec sursis pour Nice, 1 pour l'OL). Une décision identique mettrait fin aux espoirs de montée de Bordeaux, à trois points derrière Metz et qui doit s'imposer par au moins cinq buts d'écart contre Rodez pour chiper la deuxième place synonyme de L1.
Conscients de ces précédents, les Girondins se sont montrés offensifs, samedi. Dans un communiqué, le club a demandé à la commission de discipline « de rejouer le match sans que ne lui soit appliqué une sanction disciplinaire et de ne pas porter atteinte à l'équité du Championnat ». Le club présidé par Gérard Lopez a également déposé « une réclamation contre le RAF en violation des règles relatives à l'éthique sportive et au fair-play ».
En cas de match donné à rejouer, la programmation virerait au casse-tête pour la commission des compétitions de la LFP, le match devant être fixé après la fenêtre internationale (12-20 juin) et avant le 30 juin, date de fin de contrat de certains joueurs, alors même que les deux clubs ont laissé leur groupe partir en vacances. Quelle que soit la décision rendue, l'affaire risque de se prolonger devant la commission supérieure d'appel de la FFF, en cas de recours probable du club qui s'estimerait lésé.
