Le 1er août 2026, le Tour de France femmes s'élancera des bords du Lac Léman en Suisse. L'annonce en a été faite jeudi en fin d'après-midi, par sa directrice Marion Rousse. Pour sa cinquième édition depuis sa renaissance, l'épreuve démarrera donc pour la deuxième fois de l'étranger, après Rotterdam (Pays-Bas) en 2024. « On a choisi la Suisse et le canton de Vaud car ils étaient candidats pour 2026 ou 2027 depuis la première année », explique Rousse.
Mais contrairement aux plaines néerlandaises, tracer la ligne de départ au coeur des Alpes modifie sensiblement les possibles stratégies : « Avec un grand départ depuis la Suisse, on s'éclate à tracer les parcours. Et évidemment, avec plusieurs massifs pas loin, ça permet d'aller chercher de la montagne assez rapidement. »
La première étape « pour puncheuse » fera une large boucle de 137 km au nord de Lausanne en se dirigeant « vers le lac de Neuchâtel, avec évidemment quelques difficultés, notamment deux ascensions (3,5 km à 6,1 % puis 3,7 km à 4,5 %) qui vont s'enchaîner et qui vont écrémer le peloton », décrit la patronne du Tour. Revenu sur les rives du Léman, le peloton affrontera un final pentu (2,3 km à 5,4 %) semblable à l'étape du Tour masculin 2022 qui avait vu Wout Van Aert s'imposer.
Un départ cinq jours après la fin du Tour masculin
La deuxième étape partira d'Aigle, passera devant le siège de l'Union cycliste internationale dans cette même bourgade, pour arriver à Genève après 150 km. « Et il n'y a pas beaucoup plus beau que d'arriver tout proche du lac Léman, s'illumine Rousse. Cette étape sera davantage pour sprinteuses, même s'il y aura quelques bosses sur le parcours, mais pas de quoi effrayer les plus rapides au sprint. Quand on voit Lorena Wiebes gagner Milan-San Remo, je pense que ça passera pour elle. D'autant que la dernière bosse est située à 35 km de l'arrivée. » C'est de Genève que s'élancera la 3e étape, vers la suite du parcours qui sera officialisé en octobre.
Autre nouveauté, le Tour de France femmes « s'émancipe » du Tour masculin, auquel il était lié par le calendrier depuis sa renaissance en 2022, débutant le week-end de clôture de son aîné. L'année prochaine, « cinq jours sépareront la fin du Tour masculin et le début du Tour féminin, qui se déroulera du 1er au 9 août, précise sa directrice. La course a tellement grossi que ça devenait hyper compliqué de gérer les deux courses en même temps (organisées par ASO, propriété comme L'Équipe du groupe Amaury). On est fort de notre expérience de quatre ans : les gens seront au rendez-vous du Tour femmes, même si c'est cinq jours après. »
La première année (en 2022), on naviguait un peu à vue, on avait tout mis en oeuvre pour être adopté, mais il fallait voir comment ça allait prendre. Il fallait se faire connaître des gens, le cyclisme féminin partait quand même de loin, on n'avait pas de statut social. En quatre ans, la progression a été fulgurante. Maintenant, sur notre parcours, on a presque deux ou trois ans d'avance.
Cette année, le parcours est déjà dur, je pense qu'on a passé un cap (avec les premières étapes vallonnées en Bretagne). Avec neuf jours de course, c'est vrai que le grand départ conditionne la suite du parcours, en essayant d'avoir un parcours équilibré pour garder du suspense jusqu'au bout. On essaye de tempérer les difficultés en imaginant un scénario... qui arrive ou n'arrive pas d'ailleurs. »